Volkswagen : 15 milliards de dollars pour en finir avec le scandale ?

Par Nabil Bourassi  |   |  438  mots
L'affaire Volkswagen est loin d'être terminée.
Le constructeur automobile allemand aurait proposé 15 milliards de dollars pour mettre un terme aux poursuites du gouvernement américain. D'autres dossiers restent néanmoins ouverts et peuvent potentiellement alourdir la facture.

Près de dix mois après l'éclatement du scandale Volkswagen, on ne sait toujours pas à combien s'élèvera la facture finale pour le groupe allemand. En septembre dernier, le chiffre de 18 milliards de dollars avait été évoqué. La semaine dernière, la presse croyait savoir que ce serait en fait 10 milliards de dollars. Aujourd'hui, les médias américains affirment que Volkswagen aurait finalement proposé 15 milliards de dollars pour mettre un terme aux poursuites judiciaires. La proposition a été déposée ce mardi sur le bureau d'un juge américain. Il rendra son verdict le 26 juillet prochain.

L'argent déjà provisionné

Cette somme comprend le rachat des voitures équipées du logiciel de triche à leur valeur avant le scandale, complétée d'une indemnité de 5.200 dollars. Cela représente environ 10 milliards de dollars. A cela, il faut ajouter 2,7 milliards de dollars d'amende versée à l'agence fédérale de protection de l'environnement, et 400 millions à divers Etats américains. Enfin, deux milliards de dollars seront versés à des projets de développement de technologies propres.

Pour Volkswagen, si l'affaire s'arrête là, ce serait un soulagement. Le groupe a déjà provisionné 18 milliards de dollars dans ses comptes pour solder cette affaire, mais beaucoup craignait que cela ne serait pas suffisant n'excluant pas des poursuites au pénal. Des procédures sont également en cours par les actionnaires du groupe qui jugent avoir été lésés par ce scandale qui leur a causé de lourdes pertes. Enfin, de nombreuses procédures sont en cours dans le monde : en Corée du Sud, en Europe... Volkswagen mise sur des affaires certes nombreuses, mais qui seront nettement moins coûteuses que la très tatillonne justice américaine.

Deux perceptions du délit de chaque côté de l'Atlantique

Mais d'ores et déjà, l'association française de consommateurs CLCV a dénoncé "l'asymétrie de traitement" entre les clients américains et européens. Pour l'association, Volkswagen est prêt à indemniser chèrement le consommateur américain, mais se contente d'un rappel pour remise aux normes en Europe. Une association belge réclame également le "remboursement total" des véhicules incriminés par le scandale.

De son côté, Volkswagen rappelle que les deux législations sont différentes. Devant les députés français, Jacques Rivoal, président de Volkswagen France, avait fait valoir que si "le NOx est une donnée contractuelle aux Etats-Unis, elle ne l'est pas en Europe". Autrement dit, le délit n'est pas caractérisé de la même façon des deux côtés de l'Atlantique.