Scandale Volkswagen : un salarié soupçonné de dissimulation de preuves

La justice allemande a étendu son enquête sur les responsabilités au sein de Volkswagen dans le scandale des moteurs truqués à un salarié - "un juriste de haut rang"- soupçonné notamment de destruction de preuves, rapporte ce jeudi l'AFP.
Interrogé par l'AFP, le groupe a refusé de s'exprimer "compte tenu des investigations en cours".

Le parquet allemand de Brunswick "a ouvert il y a peu" une enquête pour destruction de preuve et tentative d'entrave à la justice à l'encontre d'un employé de Volkswagen, a déclaré à l'AFP son porte-parole, Klaus Ziehe, confirmant ainsi partiellement des informations du quotidien Süddeutsche Zeitung et des chaînes de télévision locales NDR et WDR.

A la Bourse de Francfort, vers 13H05 GMT ce jeudi, le titre Volkswagen était avant-dernier de l'indice Dax et perdait 3,05% à 127,15 euros dans un marché en repli de 1,40%.

Dissimulation de preuves

La justice soupçonne cette personne, dont elle tait le nom et la fonction mais que les médias présentent comme un juriste de haut rang chez Volkswagen, depuis suspendu, d'avoir demandé à des collègues "d'effacer ou de dissimuler des données" liées à cette affaire, ce qui "a été fait en partie", selon une déclaration écrite du parquet. Les faits se seraient produits en août 2015, soit peu avant que le scandale du diesel n'éclate au grand jour en septembre.

Une partie des données dissimulées ont été depuis récupérées, selon le parquet, qui estime qu'il n'y a "pas de perte de données importante qui empêcherait ou retarderait significativement les investigations dans l'affaire du diesel". Interrogé par l'AFP, le groupe Volkswagen a refusé de s'exprimer "compte tenu des investigations en cours".

24 personnes concernées par l'enquête allemande

Selon l'agence allemande DPA, qui ne donne pas de source, l'enquête allemande sur le scandale du diesel concerne désormais 24 personnes au total, dont 17 pour la tricherie sur les émissions d'oxydes d'azote (NOx) et six pour la manipulation supposée des valeurs d'émissions de dioxyde de carbone CO2, gaz pointé du doigt dans le réchauffement climatique.

Le constructeur allemand aux 12 marques (Audi, Seat, Porsche, etc) a reconnu en septembre avoir trafiqué des millions de moteurs diesel pour les faire paraître moins émetteurs de NOx qu'ils ne sont en réalité. Il se débat depuis avec les conséquences financières et juridiques de cette affaire. Pour l'heure, personne n'a été officiellement accusé dans cette tricherie.

La manipulation daterait de 2005

Selon un document transmis à la justice fin février par le constructeur, l'origine du scandale remonterait à 2005, quand "un groupe de personnes dans l'activité développement a décidé de modifier le logiciel de pilotage du moteur" pour satisfaire les normes américaines d'émissions de gaz polluants, plus sévères que les européennes.

L'ex-patron, Martin Winterkorn, rapidement éjecté en septembre, aurait été alerté dès mi-2014 d'irrégularités aux Etats-Unis sans pour autant réagir.

>>>> Lire aussi : Pourquoi l'érosion de Volkswagen ne date pas du scandale des moteurs truqués

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 09/06/2016 à 22:29
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Cette marque va t-elle cesser une bonne fois de défrayer la chronique ..?

à écrit le 09/06/2016 à 20:09
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Ah, les lampistes vont payer... pendant que ceux qui se payent une fortune du fait de leurs "responsabilités" ne vont encore en assumer aucune.

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