Covid-19 : le secteur du bâtiment prévoit une hécatombe sur le front de l'emploi

Par Avec AFP  |   |  453  mots
(Crédits : Reuters/Jean-Paul Pelissier)
120.000 emplois en moins et 18% de recul de l'activité en 2020, c'est l'estimation de l'impact de la crise du coronavirus faite par le secteur du bâtiment. Face à cela, le gouvernement propose un plan de mesures d'aides d'ici l'automne; trop tard pour la Fédération française du bâtiment (FFB).

En 2020, "le bâtiment devrait chuter de 18% (et) ça serait 120.000 emplois en danger", a affirmé Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), ce mardi 30 juin lors d'une conférence de presse. La fédération arrive ainsi pour la première fois à évaluer précisément les conséquences de la crise du coronavirus et du confinement entré en vigueur en France le 17 mars jusqu'au 11 mai.

De plus, la FFB constate que les entreprises du bâtiment perdent toujours de l'argent depuis la fin du confinement à cause des coûts des mesures sanitaires. "Aujourd'hui, les entreprises travaillent à perte, elles perdent du pognon", ajoute Olivier Salleron.

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Des mesures insuffisantes et qui tardent

Contrairement à d'autres secteurs, les chantiers n'ont, eux, pas été officiellement contraints de fermer. Cependant, dans les faits, la mise en place des mesures sanitaires a imposé une fermeture durant plusieurs semaines. Les surcoûts liés aux règles sanitaires restent au cœur des préoccupations du secteur, malgré la reprise quasi complète des chantiers. En effet, selon les chiffres de la FFB du 29 juin, 95 % des chantiers ont désormais retrouvé une activité normale.

Malgré cette reprise, les inquiétudes persistent alors que le gouvernement a pris des mesures présentées comme des aides au secteur, à l'occasion du nouveau budget de crise examiné cette semaine à l'Assemblée. L'Etat a ainsi annulé plusieurs mois de charges pour les petites entreprises ayant subi une chute de leurs revenus, une mesure qui va d'ailleurs au-delà du seul bâtiment. Cependant, cette mesure est insuffisante pour le secteur qui exige une suppression générale des charges cette année.

Autre point de friction : le calendrier. Le gouvernement réserve les futures mesures pour un grand plan de relance à l'automne alors que la FFB souhaite des actions concrètes dès maintenant.

A ce titre, la fédération a présenté mardi son propre plan, évalué à cinq milliards d'euros par an. Celui-ci prévoit un élargissement des aides destinées aux particuliers en matière de rénovation et de construction. Il s'agit en premier lieu de MaPrimeRénov', qui concerne les travaux d'isolation et que la fédération veut rouvrir aux ménages les plus aisés, actuellement exclus, ainsi qu'élargir aux résidences secondaires. En matière de construction de logements, la fédération souhaite notamment rehausser les montants du prêt à taux zéro (PTZ), une aide à l'achat dont l'Etat a réduit l'ampleur ces dernières années.

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