Vinci veut "revoir de fond en comble" sa politique environnementale

Par César Armand  |   |  600  mots
Xavier Huillard, président-directeur général du groupe Vinci. (Crédits : PHILIPPE WOJAZER)
Le géant du BTP entend atteindre la neutralité carbone en 2050 et, d'ici à 2030, réduire de 40% ses émissions de CO2 par rapport à celles de 2018.

Atteindre la neutralité carbone en 2050 et, d'ici à 2030, réduire de 40% ses émissions de CO2 par rapport à 2018 "sur son périmètre d'impact direct". Le Pdg du groupe Vinci l'avait annoncé lors de ses vœux le 15 janvier dernier. Xavier Huillard l'a confirmé ce 5 février 2020 lors de la présentation des résultats 2019 et des perspectives 2020: "Nous avons un nouvel et ambitieux engagement: réduire notre empreinte CO2 en ligne avec la trajectoire de la COP21".

Ces ambitions relèvent aussi bien de l'économie circulaire - le recyclage ou le réemploi d'agrégats et de granulats - que d'une "feuille de route visant un objectif de zéro perte nette de biodiversité"... dont le "détail" reste toutefois "impossible à synthétiser".

Agir en amont et en aval avec les fournisseurs, partenaires et clients

Dans un document distribué à la presse, le géant du BTP dit également vouloir "œuvrer pour améliorer l'empreinte environnementale directe générée par les activités des fournisseurs, partenaires et clients". Interrogé sur sa méthode par La Tribune, Xavier Huillard entend agir en amont et en aval, "du fait de [la] taille" du groupe qui lui confère "une grosse responsabilité".

D'un côté, le Pdg de Vinci espère "inciter les fabricants de liants à développer des filières", rêvant de ciment beaucoup moins émetteur de CO2. "Avec notre volume de béton, nous sommes capables d'accompagner la mutation de l'industrie à avoir des liants plus vertueux", assure-t-il.

De l'autre, Xavier Huillard cite le concept d'"autoroute bas-carbone" qui repose sur trois piliers: l'aménagement de voies dédiées au covoiturage et aux transports en commun, le développement d'une offre de recharge décarbonée - une station tous les 80 kilomètres - et l'installation de panneaux photovoltaïques sur les délaissés autoroutiers. "Nous pouvons être pro-actifs de façon à accélérer la mutation vers le véhicule électrique", déclare-t-il.

Le patron du géant du BTP évoque également la motorisation des engins de chantier, aujourd'hui majoritairement dépendants du gazole. "Il existe d'autres formes d'énergie: des biocarburants et, à terme, de l'hydrogène", avance-t-il. De même qu'il confirme que Vinci Airports va moduler ses redevances en fonction de la pollution des avions.

Lire aussi : Vinci Airports va moduler ses redevances en fonction de la pollution des avions

Une part significative des moyens de R&D

Dans la note remise aux journalistes, Xavier Huillard écrit aussi qu'il consacrera à l'environnement "une part significative de ses moyens en matière de recherche et d'innovation".

Invité à préciser sa pensée, le Pdg de Vinci explique que "la dimension environnementale prend le dessus de manière naturelle", mettant en exergue la route à énergie positive de sa filiale Eurovia. Cette dernière capte en effet la chaleur du soleil avant de la restituer en chauffage pour des logements. Autre exemple mis en avant : la route recyclée, déjà éprouvée sur l'autoroute A10 depuis plus d'un an.

Lire aussi : Vinci dévoile en Gironde le 1er km de route issue de 100 % de matériaux recyclés

En réalité, il s'agit de "revoir de fond en comble" la politique environnementale du géant du BTP. "Nous ne partons pas de zéro, mais nous avons décidé de prendre cet engagement pour nos véhicules, nos engins de chantier, nos méthodes et nos process. Nous savons comment faire, nous avons identifié des dizaines d'actions et nous avons prévu d'implémenter tout ce qui est possible dans nos métiers", a conclu Xavier Huillard.