Ce pourrait être une petite révolution pour le premier laboratoire pharmaceutique mondial. L'américain Pfizer réfléchirait à vendre sans ordonnance son "blockbuster" Lipitor, traitement contre le cholestérol, selon le site Internet du Wall Street Journal.

Ce médicament, le plus vendu au monde, a représenté jusqu'à un quart des revenus de Pfizer par le passé. Il lui a encore rapporté 10,7 milliards de dollars l'an dernier, soit 16% de son chiffre d'affaires. Mais il perdra en novembre son brevet aux Etats-Unis. De quoi provoquer un effondrement des ventes outre-Atlantique, où la concurrence des génériques est particulièrement féroce et rapide.

Mais la loi américaine permet de faire passer, sous certaines conditions, un médicament sans ordonnance en vente libre. Un système de plus en plus prisé par les labos, à la recherche de relais de croissance pour faire face à la perte de leurs principaux brevets. Il leur permet de continuer à écouler plus facilement un produit par ailleurs génériqué.

L'américain Merck a ainsi réussi à convaincre la FDA d'approuver la vente en OTC ("over the counter", sans ordonnance) de l'un de ses anciens médicaments contre le cholestérol, le Mevacor, rappelle le journal.

Plus récemment, le français Sanofi a également obtenu de vendre sans ordonnance l'Allegra, un traitement contre les allergies.

Pfizer n'a pas commenté les informations du Wall Street Journal, mais ses dirigeants ont indiqué qu'ils disposaient de "plans stratégiques pour faire face à la perte d'exclusivité sur le Lipitor".