Chine : un ancien dirigeant du laboratoire GSk arrêté pour corruption

Par latribune.fr  |   |  374  mots
Près de 500 millions de dollars (380 millions d'euros) auraient été versés depuis 2007, par l'intermédiaire d'agences de voyages et de projets de sponsoring. (Photo : Reuters)
Le groupe pharmaceutique britannique faisait l'objet d'une enquête depuis 10 mois concernant le versement de multiples pots-de-vin à du personnel médical. Il s'agit de la plus grosse affaire de corruption depuis 2009.

Scandale de corruption. La police chinoise a annoncé mercredi l'inculpation de l'ancien directeur de GlaxoSmithKline en Chine, qu'elle accuse d'avoir personnellement ordonné le versement de multiples pots-de-vin, permettant au groupe pharmaceutique britannique d'engranger des "revenus illégaux de plusieurs milliards de yuans", rapporte l'agence Chine nouvelle.

Après 10 mois d'enquête, la police a estimé que Mark Reilly et deux autres membres de la direction chinoise de GSK, Zhang Guowei et Zhao Hongyan, ont "enjoint ses équipes de commerciaux à verser des pots-de-vin à des hôpitaux, des docteurs et des organisations médicales", afin de doper les ventes du groupe.

500 millions de dollars versés

Près de 500 millions de dollars (380 millions d'euros) auraient ainsi été versés depuis 2007, par l'intermédiaire d'agences de voyages et de projets de sponsoring, à des personnels médicaux ou des officiels, selon la police.

Certains médecins touchaient jusqu'à 7% à 10% des ventes de médicaments GSK qu'ils prescrivaient, avaient indiqué précédemment des médias chinois.

Plus gros scandale de corruption depuis 2009

Les trois hommes étaient également soupçonnés d'avoir corrompu des fonctionnaires des départements du Commerce et de l'Industrie à Pékin et Shanghai, précise l'agence en citant la police de la province de Hunan.

Il s'agit du plus gros scandale de corruption impliquant une entreprise étrangère en Chine depuis la condamnation de quatre dirigeants de Rio Tinto, dont un Australien, à des peines de sept à 14 ans de prison en 2009. GSK a néanmoins assuré que les dirigeants de sa branche chinoise ignoraient avoir enfreint la loi.

Le français Sanofi également soupçonné

Depuis son arrivée au pouvoir l'an dernier, le président chinois Xi Jinping a fait de la lutte contre la corruption la priorité de son gouvernement. Celle-ci est très présente dans le secteur médical alors que la Chine est un marché clé pour les groupes pharmaceutiques qui tablent sur le fort accroissement de la classe moyenne et le vieillissement de la population pour compenser la baisse de leurs ventes dans les pays occidentaux.

D'autres groupes pharmaceutiques étrangers, notamment le suisse Novartis, le français Sanofi et l'américain Eli Lilly, font l'objet de soupçons similaires.

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