Pékin repart en guerre contre la corruption

Le Premier ministre chinois, Li Keqiang a détaillé de nouvelles mesures visant à lutter contre la corruption dans un discours publié dimanche 23 février par l'agence de presse publique Xinhua.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang déclare une "tolérance zéro" à l'égard de la corruption. REUTERS/Bogdan Cristel

Décentralisation, "transparence" et "tolérance zéro". Telles sont les trois armes que compte employer le gouvernement chinois pour lutter contre la corruption. Dans un discours prononcé le 11 février mais dont le contenu n'a été rendu public que le dimanche 23 au soir par l'agence officielle Xinhua, le Premier ministre chinois Li Keqiang a évoqué ses nouveaux projets en matière de lutte contre la corruption. 

Décentraliser le pouvoir

Première mesure envisagée: une certaine décentralisation du pouvoir, "la façon la plus efficace d'accepter la supervision". Mouvement dont les modalités n'ont pas réellement été expliquées mais qui est justifié par le chef du gouvernement de la façon suivante: 

"Quand le gouvernement contrôle trop de choses, intervient directement dans les activités micro-économiques, cela n'influence pas seulement la capacité des marchés à jouer un rôle décisif dans l'allocation des ressources, cela augmente en plus les coûts des transactions et nourrit la corruption."

Pékin promet en outre de fournir des efforts de transparence absolue sur l'utilisation de l'argent public pour les véhicules officiels, les voyages et les réceptions. 

Tolérance zéro

Surtout, le Premier ministre affirme vouloir une "tolérance zéro" à l'égard des "éléments corrompus" de l'administration. "Quelque soit la personne qui est impliquée, il doivent être soumis à des enquêtes jusqu'au bout, ils ne doivent pas être tolérés", a-t-il déclaré.

L'an dernier, le gouvernement aurait récupéré 400 milliards de yuans (48 milliards d'euros environ) grâce à la lutte contre la corruption, a précisé Li Keqiang. Quelque 40.000 représentants de l'autorité publique auraient été sanctionnés et 10.000 renvoyés. 

Au lendemain de cette publication, l'agence Xinhua fait également état ce lundi du renvoi de Li Dongsheng, l'ancien vice-ministre chargé de la sécurité publique qui fait l'objet d'une enquête depuis décembre pour "violations sérieuses de la discipline et de la loi", en matière de corruption. Si Pékin promet la transparence sur certaines dépenses, le secret est imposé sur certaines enquêtes. Ainsi d'autres personnalités comme Zhou Yongkang, un membre du Politburo, feraient également l'objet d'investigations non officielles. 

Avoir les mains libres pour les réformes économiques

Depuis l'arrivée de la nouvelle équipe au pouvoir en Chine, une lutte contre la corruption est lancée. Des mesures visant à limiter l'exhibition de produits de luxe, avec l'interdiction de certaines publicités ont par exemple été mises en place. Selon de nombreux observateurs, le président Xi Jinping utiliserait cette lutte contre la corruption pour asseoir son autorité afin de mener des réformes économiques qui s'annoncent difficiles.

>> Pourquoi le président chinois mène-t-il une implacable lutte contre la corruption? 

Commentaire 1
à écrit le 24/02/2014 à 10:44
Signaler
On ferait bien d'en faire autant, mais chez nous on est plus subtil, on légalise la corruption, c'est la manière la plus efficace pour la faire disparaitre.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.