Sanofi débarque son patron et le critique sèchement

Par latribune.fr  |   |  356  mots
Décidée hier soir, la tenue de ce conseil d'administration n'était pas de bon augure pour le patron de Sanofi Christopher Viehbacher.
Christopher Viehbacher, alias "Smiling Killer", avait considérablement transformé le groupe en six ans. Echec sur toute la ligne ? Ce mercredi matin, le conseil d'administration du groupe pharmaceutique, réuni pour décider de l'avenir de son directeur général, a choisi à l'unanimité de mettre fin aux fonctions de Christopher Viehbacher. Il a été contraint de démissionner de son mandat d’administrateur.

L'ordre du jour laissait peu de doutes sur la teneur de la réunion: "l'organisation de la direction générale". Décidée hier soir, la tenue de ce conseil d'administration n'était pas de bon augure pour le patron de Sanofi Christopher Viehbacher. Le laboratoire annonce son débarquement ce matin, mercredi 29 octobre, dans un communiqué rédigé en ces termes:

"La poursuite du développement du groupe exige aujourd'hui un management fédérant plus largement les talents, une focalisation plus grande sur l'exécution et une collaboration étroite et confiante avec le Conseil."

Chronique d'un départ annoncé

La rumeur de son départ enflait depuis lundi. Christopher Viehbacher avait alors vainement tenté d'obtenir de Serge Weinberg, le président du conseil d'administration, une réponse sur son avenir dans le groupe lors du conseil d'administration relatif aux résultats du troisième trimestre.

Des résultats trimestriels d'ailleurs en baisse, tout comme ses activités antidiabétiques qui s'ajoutent à des perspectives moins bonnes que prévues aux Etats-Unis. Un cocktail de mauvaises nouvelles qui a participé à pénaliser fortement l'action de Sanofi à la Bourse de Paris mardi : le cours de l'action s'est effondré de 10,6%, faisant fondre sa capitalisation boursière. La conséquence au CAC 40 ne s'est pas fait attendre : Sanofi a cédé sa première place à Total en terme de capitalisation.

La fin du "smilling killer"

Premier dirigeant de Sanofi à ne pas être Français, Christopher Viehbacher, qui est germano-canadien, a considérablement transformé le groupe depuis qu'il en a pris la direction. Il a notamment réduit la recherche interne qu'il ne jugeait pas assez productive et a également organisé la riposte à la concurrence des génériques en misant sur les biotechnologies et la santé animale.

Christopher Viehbacher s'est employé à faire évoluer Sanofi vers le modèle de l'innovation ouverte pratiquée depuis de nombreuses années déjà par ses concurrents. Mais les restructurations lancées par celui qui était surnommé en interne "Smiling Killer" ont entraîné, selon la CGT, la suppression de plus de 4.500 emplois en France, dont 2.000 dans la recherche et développement.