Coût des innovations santé : "Une inquiétude à l'échelle internationale" s'alarme l'OCDE

Par Jean-Yves Paillé  |   |  297  mots
"La santé est l'un des rares secteurs où l'innovation est suivie d'une une augmentation des coûts. Les prix sont élevés alors que le nombre de patients est importants en termes de volume", s'inquiète Francesca Colombo, Chef de la Division de la santé de l'OCDE.
Francesca Colombo, chef de la division Santé à l'OCDE, s'interroge sur la soutenabilité économique des traitements et dispositifs médicaux à long terme pour les systèmes de santé. Pour tenir le choc, les pays devront mener des politiques de santé plus efficientes, estime l'organisation internationale.

"Les traitements et dispositifs médicaux innovants qui arrivent sur le marché, poussés par l'accélération dans la médecine de précision, vont entraîner forcément des augmentations de coûts. Il y a une inquiétude à échelle internationale."

Lors d'une présentation du dernier Panorama de la santé de l'OCDE, à Paris, Francesca Colombo, chef de la division Santé, a fait part de son inquiétude sur la capacité des pays de l'OCDE d'absorber sans broncher les prix onéreux des produits innovants en santé (médicaments et dispositifs médicaux) arrivant sur le marché.

"La santé est l'un des rares secteurs où l'innovation est suivie d'une augmentation des coûts. Les prix sont élevés alors que le nombre de patients est important. Nous nous demandons si le modèle du paiement actuel (des traitements très onéreux pour chaque patient, en dépit du nombre élevé de malades, NDLR) ne doit pas être remis en cause."

Des dépenses en santé amenées à grossir

Dans son Panorama santé 2016, publié mercredi 23 novembre, l'OCDE estime que les pays doivent "réaliser des gains d'efficience" pour prévenir l'augmentation des dépenses de santé due au vieillissement de la population et et à la "diffusion des nouvelles technologies de diagnostics et de traitements".

En clair, l'OCDE prône le développement d'une meilleure "observance" (le respect des prescriptions des médecins et de la prise des traitements), plus de chirurgie ambulatoire, des opérations moins invasives, le développement de la prévention (tabac, obésité,...). D'ici à 2060, les dépenses publiques totales de santé en France (qui y consacre 11,5% de son produit intérieur brut chaque année) augmenteront de plus de 1 point de PIB, selon un scénario moyen établi par l'organisation internationale.