Covid-19 : les grands labos voudraient que les vaccins soient exemptés de notice en 24 langues

Par Francesco Guarascio, Reuters  |   |  266  mots
(Crédits : Dado Ruvic)
Au motif que la traduction en 24 langues pourrait ralentir le déploiement des centaines de millions de doses nécessaires, certains industriels du secteur, et notamment, Vaccines Europe, une organisation de lobbying qui défend les intérêts des grands producteurs comme GlaxoSmithKline, Sanofi ou AstraZeneca, demandent à Bruxelles un accord rapide sur la langue qui sera utilisée sur les emballages et les étiquettes des vaccins contre le COVID-19.

Plusieurs laboratoires ont demandé à l'Union européenne de dispenser les futurs vaccins contre le COVID-19 de la règle qui oblige tout produit pharmaceutique distribué dans l'UE à disposer d'une documentation en 24 langues.

Les industriels du secteur expliquent que respecter cette règle pourrait ralentir le déploiement des centaines de millions de doses nécessaires.

"Nous avons besoin d'un accord rapide des autorités de l'UE sur la langue qui sera utilisée sur les emballages et les étiquettes des vaccins contre le COVID-19", a déclaré Michel Stoffel, directeur des affaires réglementaires de Vaccines Europe, organisation qui défend les intérêts des grands producteurs comme GlaxoSmithKline, Sanofi ou AstraZeneca.

Il a précisé à Reuters que le secteur souhaitait voir l'UE opter rapidement pour une seule langue valable dans ses 27 pays pour l'étiquetage, l'emballage et les instructions d'utilisation des vaccins.

La Commission avait promis en juin un assouplissement des règles

La Commission européenne a promis en juin un assouplissement des règles pour les futurs vaccins mais n'a pas encore présenté ses propositions.

La CE pourrait opter pour un étiquetage dans un nombre limité de langues à condition que les traductions dans les autres soient disponibles en ligne, explique-t-on à Bruxelles.

La protection du consommateur bradée ?

Mais cette approche soulève des critiques aussi bien chez les industriels que parmi les associations de consommateurs.

"L'urgence d'obtenir un vaccin ne doit pas servir d'excuse aux entreprises pour des entorses à la protection du consommateur", estime ainsi Monique Goyens, directrice générale de la BEUC, qui fédère 44 associations de 22 pays.