Les Français décrètent le système de santé "enjeu prioritaire" de la future présidentielle 2022

Par AFP  |   |  515  mots
(Crédits : GONZALO FUENTES)
Santé, mais aussi emploi, éducation, sécurité... le sondage commandé par la Fédération hospitalière de France (FHF) publié ce mercredi montre combien le Covid bouscule l'habituelle hiérarchie des priorités. Pour le président de la FHF, Frédéric Valletoux, "tout le monde a compris maintenant que l'hôpital a été mis à la diète depuis dix ans".

Le système de santé est en tête des "enjeux prioritaires" de la prochaine élection présidentielle, pour les soignants comme pour l'ensemble des Français, selon un sondage Harris Interactive pour la Fédération hospitalière de France (FHF) publié mercredi.

L'habituelle hiérarchie des priorités bousculée par le Covid

À un an de la présidentielle, le Covid rebat les cartes des priorités: 53% des personnes interrogées classent "le système de santé français" parmi les enjeux "tout à fait prioritaires" de l'élection de 2022, au même niveau que l'emploi (54%) et nettement avant la sécurité, le terrorisme (46%) et l'éducation (44%).

La proportion monte même à 68% parmi le personnel hospitalier, secoué avant même la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 par une année de grèves et de manifestations.

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Les programmes des futurs candidats pour le système de santé auront par conséquent "un rôle très important sur les choix de vote" de 47% des Français et 56% des hospitaliers, des scores supérieurs à toutes les autres priorités.

Cette enquête, réalisée du 2 au 10 mars par internet, a été menée auprès d'échantillons représentatifs de 1.029 Français majeurs et 511 hospitaliers (méthodes des quotas).

"Tout le monde a compris que l'hôpital est à la diète depuis dix ans"

Ses résultats sont inédits pour le président de la FHF, Frédéric Valletoux:

"Jamais les questions de santé n'ont été le thème fort d'une campagne présidentielle", déclare-t-il à l'AFP, jugeant "plutôt rassurant que le sujet soit abordé" car "tout le monde a compris maintenant que l'hôpital a été mis à la diète depuis dix ans".

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Après plusieurs réformes "qui ont évité de s'attaquer aux vrais maux", il serait selon lui "incompréhensible que le prochain quinquennat ne prenne pas ce sujet à bras le corps".

Faire du 17 mars, la date du premier confinement, un symbole

Pour s'en assurer, la FHF veut "que le 17 mars devienne une journée nationale des hospitaliers", afin de faire de la date du début du premier confinement une date d'hommage et de mémoire, mais aussi "un temps de débat sur l'état de notre système public de santé", avec une première édition en 2022, à quelques semaines du premier tour de la présidentielle.

Cette initiative "portée avec l'Institut Covid Ad Memoriam" (présidé par Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, et Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du virus du sida) a été présentée par M. Valletoux à Emmanuel Macron, lors d'un entretien mardi. Selon le président de la FHF, le chef de l'État "s'est dit séduit par cette idée".