Covid-19 : Sanofi aura bien son vaccin d'ici à la fin de l'année, assure son président France

Par latribune.fr  |   |  587  mots
Le laboratoire Sanofi devrait enfin commercialiser son vaccin d'ici la fin de l'année, après des mois de retard et de polémique. (Crédits : Robert Pratta)
Après des mois de retard, l'industriel français a confirmé ce lundi matin le déploiement de son vaccin d'ici à fin décembre. Actuellement en phase 3 d'essai auprès de 35.000 personnes, il utilisera une technologie différente que celle utilisée par les quatre sérums déjà commercialisés sur le marché européen.

Sanofi va-t-il enfin voir le bout du tunnel dans sa quête d'un vaccin contre le Covid-19 ? C'est en tout cas ce qu'a laissé entrevoir le président de Sanofi France, ce lundi, sur la radio France Inter. Olivier Bogillot a annoncé que le vaccin de l'industriel français serait disponible d'ici à décembre. Après des mois de retard dans la course à la vaccination et déjà quatre sérums concurrents validés par l'agence européenne du médicament, les marchés boursiers n'ont pas réagi favorablement à cette annonce. L'action lâchait 0,57% ce lundi matin à Paris.

Mais pour le dirigeant, son vaccin recombinant - développé avec le britannique GSK - sera encore utile d'ici fin décembre. "Il y a encore beaucoup de Français qui ne sont pas vaccinés. Il va falloir atteindre un niveau d'immunité collective très élevé avec l'arrivée des variants. Il y a aussi le monde entier: aujourd'hui, il n'y a que 20% de la population mondiale qui est vaccinée", a-t-il dit.

Le candidat vaccin en phase 3, 35.000 personnes concernées

Le vaccin de Sanofi est basé sur une méthode de protéine recombinante, une technologie différente des vaccins ARN actuellement distribués même si c'est aussi celle d'un vaccin en train d'être développé par l'américain Novavax.

Sanofi et le britannique GSK, qui lui fournit son adjuvant, ont débuté en mai une étude internationale de phase 3 pour évaluer l'efficacité de leur candidat vaccin. Ces essais sont auprès de quelque 35.000 personnes dans de multiples pays, dont les Etats-Unis.

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Après des mois d'échec, l'arrivée tardive de Sanofi s'explique par des dysfonctionnements dans le développement de son vaccin, qui a subi un contretemps de plusieurs mois.

Ce revers avait suscité la polémique en France, où ni la recherche publique, ni la recherche privée n'ont encore réussi à commercialiser un vaccin anti-Covid. Mais, depuis, le groupe ne cesse d'assurer que son produit trouvera tout de même sa place.

Un vaccin sans doute à deux doses

Pour cette nouvelle tentative, ce leader mondial dans la production de vaccin a changé de stratégie. "Nous avons adapté la stratégie de développement de notre vaccin de manière à tenir compte de l'évolution constante du virus et à anticiper les besoins qui émergeront après la pandémie", avait expliqué en mai Thomas Triomphe, vice-président de Sanofi.

A ce titre, le groupe va jouer sur deux plans. D'abord, il va tester une forme de son vaccin actualisé contre le variant dit sud-africain du virus. Ensuite, Sanofi va évaluer si son produit fonctionne en dose de rappel après un autre vaccin, une manière de s'intégrer dans des campagnes de vaccination qui pourraient survenir régulièrement face aux mutations du virus.

Cette confirmation d'un déploiement du vaccin français d'ici décembre intervient alors que la France n'a pas encore remporté la bataille contre le Covid-19. Une quatrième vague de l'épidémie de coronavirus pourrait frapper le pays dès la fin juillet du fait de la propagation du variant Delta recensé en premier lieu en Inde, a déclaré dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran, soulignant l'augmentation récente du nombre d'infections.

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