Des élus allemands demandent l'arrêt de la centrale de Fessenheim

Par latribune.fr  |   |  301  mots
Copyright Reuters
La centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) inquiète plusieurs collectivités allemandes proches de l'Alsace. Les deux réacteurs de cette centrale alsacienne font actuellement l'objet de leur troisième visite décennale.

Les représentants des collectivités allemandes proches de l'Alsace ont exprimé lundi à Colmar leurs inquiétudes vis-à-vis de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille du parc français. Lors d'une réunion de la Commission locale d'information et de surveillance (Clis) de la centrale, plusieurs ont estimé que la France devait, comme l'Allemagne, mettre à l'arrêt ses installations les plus anciennes dans l'attente d'un retour d'expérience des accidents survenus à Fukushima au Japon.

"La population m'a mandatée. Nous savons tous qu'il faut avoir ce retour d'expérience du Japon. C'est valable aussi pour la France", a affirmé Dorothea Störr-Ritter, conseillère de la région de Fribourg en Breisgau, dans le Land de Bade-Wurtemberg. "Il serait peut-être utile, comme en Allemagne, d'avoir un moratoire", a-t-elle ajouté, évoquant les "préoccupations" suscitées par l'âge de l'usine EDF de Fessenheim.

"Après les événements au Japon, je ne suis pas sûr que la situation à Fessenheim soit suffisante pour être rassuré", a renchéri Jürgen Ehret, maire de la commune de Heitersheim.

Une manifestation d'antinucléaires avait rassemblé dimanche près de 10.000 personnes, majoritairement allemandes, sur une île du Rhin proche de Fessenheim.

Les deux réacteurs de 900 MW de la centrale alsacienne, mise en service en 1977, font actuellement l'objet de leur troisième visite décennale qui doit dire s'ils peuvent fonctionner dix années de plus. Le verdict doit être rendu avant le mois de juin pour le premier d'entre eux et en 2012 pour le second, dont l'inspection débutera seulement en mai.

L'Allemagne vient de son côté de mettre à l'arrêt ses sept réacteurs nucléaires construits avant 1980, en réaction à l'accident survenu au Japon à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars.