
De la fumée s'élevait encore ce mardi au-dessus des réacteurs n°2 et 3 de la centrale de Fukushima-Daiichi mais le phénomène ne porte pas à conséquence, a déclaré l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco). L'agence japonaise de sûreté nucléaire a déclaré que le panache blanc au-dessus du réacteur 2 était probablement de la vapeur provenant de la piscine de combustible usé.
Tepco est parvenu lundi à connecter tous les réacteurs au réseau électrique et à relancer la pompe de refroidissement du réacteur n°5. Mais pour les réacteurs 3 et 4, les plus gravement endommagés, les autorités continuent à limiter les dégâts en arrosant de milliers de tonnes d'eau de mer les réacteurs et leurs piscines de combustible usagé, en attendant de tester les systèmes de refroidissement. De la fumée, dont on ignore l'origine, s'est échappée lundi des réacteurs 2 et 3, ce qui a entraîné l'évacuation d'une partie du personnel.
Il n'est pas certain que les pompes de refroidissement puissent fonctionner mais dans tous les cas le raccordement au réseau électrique va faciliter l'arrivée d'eau, disent les experts, qui voient là un progrès significatif. "Une fois que les réacteurs pourront être à nouveau inondés, on pourra pousser un ouf de soulagement car la phase un sera terminée", observe ainsi Laurence Williams, professeur de sûreté nucléaire à l'institut John Tyndall, en Grande-Bretagne. La pression continue d'augmenter dans le réacteur n°3, qui contient du plutonium et où les ingénieurs envisagent toujours de libérer de la vapeur et donc des particules radioactives.
Le Premier ministre croit dans la sortie de crise
En dépit des incertitudes qui persistent, le Premier ministre japonais a malgré tout affiché son optimisme. "Nous voyons la lumière qui nous guide vers la sortie de crise", a dit Naoto Kan dans des propos rapportés par un responsable gouvernemental. De son côté, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, s'est dit certain que cette crise serait surmontée, sans dissimuler qu'elle était "très grave".
De fait, la gravité de cet accident se mesure aux effets déjà perceptibles sur l'environnement des radiations émises depuis le début de la catastrophe. À mesure que s'éloigne la menace d'une fusion des coeurs des réacteurs, la crainte de la contamination radioactive augmente. Les vents continuent à souffler vers Tokyo, située à 240 km au sud de la centrale et la pluie, qui s'est mise à tomber lundi sur le site, peut conduire à concentrer localement les dépôts de radioactivité au sol selon l'Autorité française de sûreté nucléaire. Des épinards et du lait contaminés ont été détectés samedi et le ministère de la Santé a enjoint des habitants des zones proches de la centrale de ne pas boire l'eau du robinet en raison d'un niveau élevé d'iode radioactive.
"C'est bien plus grave que ce qu'on pensait les premiers jours lorsqu'on croyait que ce genre de problème pouvait être cantonné dans un rayon de 20 à 30 kilomètres", a insisté ce lundi Peter Cordingley, porte-parole de l'OMS pour la région Pacifique ouest. Or la production des agriculteurs nippons ne sert pas uniquement à nourrir les Japonais. L'archipel exporte notamment des produits laitiers, du poisson et des fruits de mer. Soucieuses de limiter les risques de contamination de leur population, la Chine et la Corée du Sud vont renforcer leur contrôle sur les produits alimentaires japonais. Pour Peter Cordingley, "on peut raisonnablement supposer que des produits contaminés sont sortis de la zone de contamination."
Que devient l'eau de mer radioactive ?
Des experts s'inquiètent également des conséquences pour l'environnement des mesures prises à la centrale. "Où s'écoule l'eau de mer" utilisée pour refroidir les réacteurs, demande Najmedin Meshkati, chercheur à l'université de Californie du Sud. "Ces sont maintenant des eaux usées radioactives (...) J'aimerais savoir ce que l'on fait de cette eau, est-ce qu'on la récupère ou est-ce qu'on la laisse simplement couler jusqu'à la mer. C'est la partie immergée de la catastrophe", poursuit ce chercheur.
Les autorités japonaises ont reconnu qu'un peu de cette eau pourrait se retrouver dans l'océan mais doutent que cela ait un quelconque effet sur la santé humaine. Parallèlement à cette crise se poursuivent les efforts pour retrouver des survivants du séisme de magnitude 9.0 et de la vague de dix mètres de haut qui ont balayé le nord-est du pays.
Le dernier bilan fait état de 8.805 morts et 12.564 disparus mais la police dit redouter plus de 15.000 morts dans la seule préfecture de Miyagi, la plus touchée par la catastrophe. On comptait encore lundi soir quelque 320.000 sans-abri, essentiellement dans le nord du pays où la neige et des températures glaciales entravent le travail des secours.
Sur le plan économique, la Banque mondiale se dit optimiste
Le séisme et le tsunami pèseront ces prochains mois sur la croissance économique nippone mais la reconstruction, qui pourrait durer cinq ans, redonnera ensuite un coup de fouet à l'économie, a estimé la Banque mondiale dans un rapport publié lundi.
De son côté, l'agence RMS estime que la catastrophe naturelle a coûté entre 200 et 300 milliards de dollars en pertes économiques. Le séisme de Kobé, qui a fait plus de 6.400 morts en 1995, avait coûté quelque 100 milliards de dollars.
Ci-dessous, cette vidéo explique (en anglais) le problème que rencontrent les réacteurs endommagés de Fukushima. Les images prises à l'intérieur de la centrale sont antérieures aux événements.
PS : L'enjeu est des centaines de milliers de fois plus important que les "cantonales" dont plus personne de se rappellera dans seulement quelques dizaines d'années...
Il fallait s'attendre qu'avec l'arrosage des réacteurs, un lessivage par l'eau de mer se produirait et que l'eau ne faisant pas que s'évaporer dans les réacteurs finirait par transmettre la radioactivité de ceux-ci aux particules et organismes contenus à l'eau de mer.
C'est la démonstration qu'en cas de catastrophe, le nucléaire est un polluant nauséabond non maitrisable : que va devenir cette eau de mer contaminée ? Elle ne va pas restée figée à proximité des centrales. Les courants marins existent aussi et en plus de l'air c'est une pollution de l'eau qui va se produire.
Il apparait de plus en plus que cette technologie de production d'électricité nucléaire est trop dangereuse en termes de conséquences à court, moyen et long terme pour être poursuivie.
De technologie la plus sure du monde et non polluante des années 1970, elle est devenue une industrie au risque zéro illusoire.
Les pays qui ont échappés pour l'instant au désastre se ventent d'avoir une technologie plus fiable jusqu'au jour ou pour une cause ou une autre ce sera leur tour.
Des « pousse-au-crime» émettent des arguments plus cyniques les uns que les autres :
? le nombre de victimes connu est actuellement inférieur à celui d'un départ en weekend Japonais,
? Pendant des années les explosions nucléaires à l'air libre ont provoqué des retombées et on vit bien avec.
? Il n'est pas prouvé que ce soit le nucléaire qui soit à l'origine du développement des cancers dans les pays développés.
? L'application du principe de précaution au nucléaire est excessive au vu des conséquences constatées.
? Le nucléaire ne Pollue pas car il n'émet pas de CO2 contrairement à la combustion des énergies fossiles.
? Il n'y a actuellement pas de solution de production d'énergie pour remplacer le nucléaire
? Le nucléaire offre un kilowatt heure le moins cher et les plus défavorisés se verraient encore plus exclus s'il n'existait pas.
? Ll y a une pollution effective dans un kilo d'épinard, mais vous avez déjà vu un enfant manger un kilo d'épinards.
Cette liste n'est pas exhaustive. A croire que des spécialistes de la communication sont rémunérés par les lobbys pour en créer et en diffuser.
Toutes ces affirmations constitue un discours qui n'admet pas d'être contrarié alors qu'il constitue une dialectique basée sur des demi -vérités, des raccourcis, des omissions qui ne trouvent qu'une réponse : le droit de la population et de ses descendants à choisir une autre solution que de subir un préjudice de santé publique au nom d'intérêts économiques opaques gérés par une oligarchie politico-financière omnipotente.
La suppression du nucléaire n'est plus une option au regard du rapport risque/ bénéfice lorsque l'on constate la quantité d'électricité produite mondialement.
Le vrai problème vient du fait que le monde technico-scientifique, cette théocratie du monde moderne occidental, a fait croire que le nucléaire était la solution univoque à la production d'énergie.
Au non du « Progrès », cette technocratie a fait avorter toutes les alternatives possibles qui risquaient de remettre en cause sa propre hégémonie avec l'aide des bailleurs de fonds de l'oligarchie politico-économique (publique ou privée) aujourd'hui vouée au veau d'or néolibéral du marché.
C'est bien sur un réveil de la conscience des intelligences qu'il faut compter.
Tout le monde est en attente d'un nouveau 4 août 1789 qui évitera un génocide sociétale façon Pol Pot étendu à l'ensemble de la surface de la planète.
Ce réveil viendra à bout de cette pensée unique de l'oligarchie néolibérale qui a construit son pouvoir depuis plus de 40 ans et qui a démonter son d'échec aujourd'hui en recourant à des bidouillages de toute sorte pour sauver sa « peau ».
C'est vous le journal de référence.
A tel point, que je vous achète le week end, c'est pour dire ;o)
"Sud.-Ouest.". - Quels enseignements tirez-vous de ces incidents ?
S.C. - Imaginons la conjonction d'un fort coefficient de marée, d'une crue importante et d'un grand coup de vent ! C'est la totale ! Le coeur fond, la centrale s'emballe. Qu'est-ce qui peut se passer ? L'enceinte de confinement peut-elle résister et éviter la libération du combustible dans l'atmosphère. On n'en sait strictement rien ! La technologie ne nous protège pas de la nature. Nous sommes toujours dépendants de cette dernière. A Braud-Saint-Louis, le risque technologique a interféré avec le risque naturel. C'est gravissime. Le nucléaire reste toujours dangereux. C'est peu de le dire dans le pays le plus nucléarisé du monde, où il existe un réacteur par million d'habitants.
Je n'ose pas dire "test en vraie grandeur" à propos du Japon.
Dire qu'encore des millions de nos concitoyens mettent la tête dans le sac, sous le prétexte que c'est le progrès, qu'il n'y a pas le choix ou encore qu'en France on est meilleurs que tout le monde !
Et oui, ça fait des milliers de morts par an, pas comme le nucléaire...
pas les politiques...quels scientifiques ?
Les hommes dans leur folie , leur aveuglement et leur avidité vont finir par faire sauter le monde, les yeux rivés sur la guerre des monnaies, dans une illusion de contrôle. Du fin fond de mon exil, au coeur du Brésil, je ne sais que faire, ni dire.