La centrale nucléaire de Fessenheim peut-elle résister à une crue sans précédent ?

Par latribune.fr  |   |  347  mots
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Des ingénieurs du Conseil général du Haut-Rhin vont évaluer le risque d'inondation de la plus vieille centrale française en se référant à des données sur l'évolution du niveau du Rhin antérieures à l'an 1000.

La centrale nucléaire de Fessenheim est située huit mètres plus bas que le niveau du grand canal d'Alsace, qui endigue le Rhin. La sécurité de la plus vieille centrale de France pourrait-elle en conséquence pâtir d'une inondation ? Des ingénieurs du Conseil général du Haut-Rhin vont prochainement évaluer ce risque. C'est ce qu'a annoncé ce lundi la Commission locale d'information et de surveillance de la centrale (Clis).

Cette étude, décidée après l'accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, sera présentée à la Clis le 29 juin prochain, précise dans un communiqué son président Michel Habig, par ailleurs président UMP du Conseil général. Jusqu'alors EDF et l'Autorité de sûreté nucléaire ont toujours assuré que les digues de la centrale de Fessenheim sont calibrées pour supporter une crue milléniale et la maintiendraient à sec quand bien même le Rhin déborderait sur la plaine d'Alsace. "Nous allons faire des calculs de risque pour une crue décamilléniale (ndr: comme il en arrive tous les 10.000 ans)", a expliqué à l'agence Reuters René Juncker, chargé de mission de la Clis.

Une réévaluation sismique est également envisagée

La Clis annonce par ailleurs qu'elle demandera, dans le contexte des tests de résistance des centrales nucléaires annoncés par la France et l'Union européenne, une réévaluation du risque sismique jusqu'à une hypothèse de 7,2 sur l'échelle de Richter. Le pire scénario aujourd'hui retenu est celui d'un séisme de niveau 6,7, soit un doublement de l'intensité de 6,2 attribuée par les historiens à celui qui a détruit Bâle, en Suisse, à 40 kilomètres de Fessenheim, le 13 octobre 1356.

Ces annonces interviennent alors que les cantons suisses de Bâle-ville et Bâle-Campagne ont demandé la fermeture de la doyenne du parc électronucléaire français. Une manifestation antinucléaire a d'ailleurs rassemblé dimanche près de 4.000 Suisses, Allemands et Français sur une île proche des deux réacteurs de 900 MW mis en service en 1977.