Accord international sur les "stress tests" nucléaires

Par latribune.fr  |   |  524  mots
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Les pays dotés de l'énergie nucléaire civile se sont accordés ce mardi à Paris sur la nécessité de soumettre systématiquement leurs centrales à des "tests de résistance" afin de tirer les leçons de l'accident de Fukushima.

Trente-trois pays étaient représentés à un séminaire ministériel sur la sûreté nucléaire organisé par la France à Paris, dans la foulée du sommet du G8 sous présidence française des 26 et 27 mai derniers à Deauville, où les suites à donner à l'accident de la centrale japonaise avaient été évoquées. Selon un communiqué de la présidence française de ce séminaire, un "large consensus s'est dessiné au sein des participants" sur la nécessité pour tous les pays disposant d'installations nucléaires de réaliser des "audits de sûreté".

Ces tests de résistance, inspirés de l'accident provoqué en mars par le séisme et le tsunami les plus violents de l'histoire du Japon à Fukushima, doivent permettre d'évaluer le niveau de sûreté des installations des pays concernés et leur capacité à résister à des événements majeurs. Il devront ainsi prendre en compte des événements jusqu'ici jugés invraisemblables par les autorités de sûreté nucléaire des pays concernés.

Les pays participants au séminaire de Paris rappellent dans leurs conclusions l'importance d'effectuer des revues périodiques de sûreté et de renforcer le rôle de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) et de l'agence de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) pour l'énergie nucléaire (AEN).

"La présidence française du séminaire demande à l'AIEA de revoir ses standards de sûreté à la lumière de l'accident de Fukushima et de veiller à leur bonne application", lit-on dans le communiqué. L'AIEA est notamment invitée à revoir ses normes en matière de construction et d'exploitation des centrales nucléaire s en zones sismiques.

Des participants ont insisté sur l'importance d'une évaluation de la sûreté des installations des pays concernés par leurs pairs. "L'idée qu'il fallait plus de revues par les pairs, en plus des "stress tests", est une idée qui a été constamment développée dans le tour de table", a déclaré la ministre française de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui assurait la présidence du séminaire. Doris Leuthard, conseillère fédérale suisse chargée de l'Environnement, a pour sa part souhaité que les examens par les pairs ne soient pas simplement réalisés sur une base volontaire mais obligatoire.

Plusieurs pays participants envisagent ou ont même programmé une sortie du nucléaire, comme l'Allemagne, depuis l'accident de Fukushima.

Nathalie Kosciusko-Morizet a cependant assuré que cette question n'avait pas été évoquée ce mardi. "En revanche, il y a un accord général, incontesté de tous les participants pour dire que la sûreté nucléaire est première, quelles que soient les options à l'égard de cette question", a-t-elle déclaré. Elle doit présenter mercredi les conclusions du séminaire aux autorités de sûreté nucléaire des pays de l'OCDE réunies à Paris. La synthèse des travaux de ces deux journées sera transmise à l'Aiea, avant sa réunion du 20 au 24 juin à Vienne sur le renforcement de la sûreté nucléaire à l'échelle mondiale.