Selon Anne Lauvergeon, Henri Proglio, PDG d'EDF, "a fumé la moquette"

Par latribune.fr  |   |  286  mots
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L'ancienne présidente du groupe nucléaire Areva a affirmé publiquement que Henri Proglio a "fumé la moquette" quand il a déclaré qu'un abandon du nucléaire menacerait un million d'emplois.

Je t'aime, moi non plus... L'ancienne présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, a allumé le PDG d'EDF Henri Proglio. En découvrant le chiffre avancé par le patron d'EDF d'un million d'emplois menacés par une sortie du nucléaire, elle a affirmé publiquement que Henri Proglio avait "fumé la moquette", selon le quotidien "Libération" daté de samedi. "Quand j'ai vu que le patron d'EDF, en une d'un quotidien, affirmait qu'un million d'emplois était en jeu, je me suis dit qu'il avait fumé la moquette!", a afirmé Anne Lauvergeon lors d'un débat organisé dans le cadre du Forum Libération de Lyon avec le député vert européen Daniel Cohn-Bendit.

"Il y en aurait plutôt 125.000 directs et 400.000 indirects selon une étude que j'avais fait faire", a ajouté l'ex-patronne d'Areva, qui n'a pas été reconduite à la tête du groupe nucléaire pour un troisième mandat en juin. Selon cette étude, commandée par Areva au cabinet PriceWaterhouseCoopers et publiée en mai, la filière électronucléaire génère 410.000 emplois en France, dont 125.000 emplois directs. Sur la période 2009-2030, elle pourrait créer entre 70.000 et 115.000 emplois supplémentaires.

Le PDG d'EDF Henri Proglio avait affirmé début novembre qu'un abandon du nucléaire "menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire" et "un million d'emplois" au total en y ajoutant 500.000 emplois dans des entreprises en France "qui risqueraient de partir à l'étranger". Une estimation qui a été contestée tant par les associations anti-nucléaire que par l'opposition de gauche (PS et Europe Ecologie-Les Verts), qui a signé à la mi-novembre un accord prévoyant de réduire la part du nucléaire dans la production électrique à 50 % en 2025.