Le ministre de l'économie avait jusqu'au 25 mars pour faire connaître sa position sur le versement des indemnités de départ d'Anne Lauvergeon. C'est chose faite « depuis quelques jours », affirme-t-on à Bercy. François Baroin a écrit à Jean-Cyril Spinetta, président du conseil de surveillance d'Areva, pour lui faire savoir qu'il ne s'opposait pas à ce versement. Actionnaire à 83% d'Areva, l'Etat devait se prononcer sur cette indemnité, dont le montant de 1,5 million a été âprement négocié entre Areva et son ex patronne. Le ministre avait deux mois pour faire connaître une éventuelle opposition.
Anne Lauvergeon, qui a été remplacée au 1er juillet par Luc Oursel à la tête d'Areva, réclamait au départ plus de deux millions d'euros. Après être tombé d'accord sur 1,5 million fin novembre, le dossier avait été retenu par Areva mi- décembre. Anne Lauvergeon estime que c'est sa plainte, déposée mi décembre, au sujet des écoutes illégales dont a été victime son mari dans le cadre d'un rapport commandé par Areva à une officine, qui a bloqué le processus. De son côté, Areva affirme que le comité des rémunérations a suspendu mi-décembre l'accord, dans l'attente des différents audits lancés sur l'affaire Uramin, avant de transmettre néanmoins, fin janvier, le protocole au ministre de l'économie, pour validation.
Entre-temps, Atomic Anne avait porté l'affaire devant la justice. Le tribunal a exigé fin février qu'en attendant la réponse du ministre, Areva lui remette une version signée du protocole d'accord. Désormais, c'est un chèque que le groupe nucléaire va devoir lui envoyer.