Anne Lauvergeon persiste dans sa bataille en justice contre Areva

Par Marie-Caroline Lopez  |   |  390  mots
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Le paiement imminent de ses indemnités de départ ne va pas dissuader Anne Lauvergeon de poursuivre ses actions en justice contre Areva. Contrairement à ce qu'espère le groupe nucléaire. Les deux camps se sont encore opposés ce mardi après midi lors d'une audience en référé.

Les avocats d?Anne Lauvergeon ont demandé en référé ce mardi après midi à Areva la publication de l?intégralité du rapport interne qui blanchit leur cliente. Cette nouvelle demande devant la justice étonne un peu Areva. « L?accord intervenu en décembre sur les indemnités de départ de Mme Lauvergeon stipulait qu?elle renonce à toute action en justice », souligne-t-on chez Areva. « Ce protocole prévoit également qu?elle s?abstienne de toute dénigration à l?encontre du groupe ou de ses dirigeants et il lui impose une clause de non concurrence de deux ans ».
Les avocats d?Atomic Anne ne voient pas les choses de la même façon. « Cet accord n?est pas rétroactif. Il ne s?applique pas à des faits postérieurs à sa signature : la publication d?informations, provenant directement ou indirectement du groupe, portant atteinte à la réputation d?Anne Lauvergeon. Nous demandons réparation de ce dommage ». Le Tribunal de commerce tranchera le 13 avril sur cette nouvelle demande.

Une assignation pour obtenir le paiement des indemnités
Les conseils d?Anne Lauvergeon sont d?autant moins enclins à l?apaisement qu?ils ont dû encore batailler pour obtenir le versement des 1,5 million d?euros d?indemnités de leur cliente. Sans nouvelles, depuis le feu vert de Bercy il y a une dizaine de jours, ils avaient fait part à Areva ce week-end de leur intention de l?assigner en référé pour obtenir ce paiement. Ils avaient obtenu lundi 2 avril une date d?audience au 25 avril. Ce même lundi, Areva leur faisait savoir qu?un courrier était parti, annonçant le paiement imminent de ces indemnités.
Martin Hirsch, président de l'Agence du service civique, en a profité pour proposer mardi à l'ancienne dirigeante d'Areva de reverser ses indemnités au Fonds pour l'institut du service civique, dans une lettre ouverte publiée mardi. "La question que vous vous posez certainement est: comment consacrer une partie substantielle de ce million et demi d'euros à une action d'intérêt général ? Comment ainsi continuer à montrer votre différence? Ou, au contraire, entraîner dans votre sillage celles et ceux qui pensent que pouvoir et argent vont de pair?, dit l'ancien commissaire aux Solidarités actives dans cette lettre publiée sur le site internet du Nouvel Observateur.