Anne Lauvergeon réclame à Areva une lettre d'excuse

Anne Lauvergeon et son mari Olivier Fric sont prêts, selon leur entourage, à abandonner leurs poursuites contre Areva si le groupe nucléaire leur présente ses excuses par écrit.
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Une semaine avant la date de la prochaine audience en référé, le 3 avril, qui verra s'affronter, pour la troisième fois, Anne Lauvergeon et Areva, Atomic Anne et son mari exigent « une lettre d'excuse » du groupe nucléaire. En contrepartie, ils sont prêts à passer l'éponge, affirme leur entourage. En abandonnant leurs poursuites à l'encontre d'Areva.

Ils renonceraient à se constituer partie civile dans la plainte pénale qui concernent des écoutes illégales d'Olivier Fric, pratiquées dans le cadre d'une enquête diligentée par Areva autour de l'affaire Uramin. Anne Lauvergeon laisserait également tomber ses autres actions en justice, notamment la demande de publication intégrale du rapport interne d'Areva qui la « blanchit » pour Uramin. Ainsi que ses (futures) demandes de dommages et intérêts pour l'atteinte à sa réputation.

« Le dommage est très important », affirme son entourage. « Sur les 250 articles parus dans le monde sur l'affaire Uramin ces dernières semaines, 80 % sont négatifs envers Anne Lauvergeon. Une lettre d'excuse permettrait de laver son honneur ».

Fin de non recevoir chez Areva

Chez Areva, cette nouvelle exigence est fraichement accueillie. « Les faits remontent à une période où Anne Lauvergeon était présidente du groupe et sont imputés à un de ses plus proches collaborateurs, qui va quitter le groupe (Sébastien de Montessus, responsable de l'activité mines, qui a reconnu avoir commandé les rapports incriminées). Par ailleurs, une enquête est en cours à la suite d'une plainte de Mme Lauvergeon. De quoi Areva aurait-elle à s'excuser ? », déclare-t-on chez Areva. Quant à l'atteinte à sa réputation, « ni Areva, ni aucun de ses dirigeants n'ont fait de déclarations mettant en cause Mme Lauvergeon », ajoute le groupe.

Une fin de non recevoir polie. « Des excuses, il n'y en aura jamais. On n'a pas de raison de s'excuser », affirme, de son côté, un cadre. Areva estime qu'il est temps de tourner la page et que les deux rapports publiés à la suite de l'affaire Uramin, l'un par le conseil de surveillance d'Areva, l'autre par la Commission des finances de l'Assemblé nationale, ont déjà établi l'absence de malversation de la part d'Anne Lauvergeon, dans cette affaire. « Ils n'ont rien trouvé, mais la calomnie, il en restera quelque chose », déclarait mi-janvier Anne Lauvergeon en s'indignant contre les deux enquêtes menées, à la demande d'Areva, par des officines privées sur l'achat d'Uramin. Le groupe nucléaire, qu'elle dirigeait encore à l'époque, s'interrogeait notamment sur un éventuel conflit d'intérêt touchant son mari Olivier Fric dans cette opération.

Atomic Anne, dont Bercy a approuvé la semaine dernière le versement d'indemnités de départ à hauteur de 1,5 million d'euros, semble souhaiter mettre un terme à sa guérilla judiciaire à l'encontre d'Areva. « Peut-être cherche-t-elle effectivement une porte de sortie. Mais elle est surtout prête à abandonner des demandes un peu ésotériques », estime un conseil d'Areva.

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