Prix à la pompe : la remontée du baril vient contrarier la politique du gouvernement

Par Marie-Caroline Lopez  |   |  425  mots
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Les prix des carburants ont pris 2 centimes en moyenne la semaine dernière, ce qui vient contrecarrer les mesures prises fin août pour alléger les budgets des consommateurs.

Les prix à la pompe en France ont connu une hausse généralisée la semaine dernière, l'essence sans plomb 95 et le gazole prenant même près de 2 centimes par litre en moyenne, selon les relevés hebdomadaires publiés lundi soir par le ministère de l'Ecologie et de l'Energie.
Le prix du gazole, qui représente plus de 80% de la consommation française, a augmenté de 1,72 centime en moyenne, à 1,3880 euro par litre contre 1,3708 euro la semaine précédente. ouvement similaire pour le super sans plomb 95, qui a pris 1,83 centime, à 1,5577 euro le litre. a progression a été un peu plus modérée pour l'essence sans plomb 98, qui a affiché une hausse de 1,53 centime, à 1,6149 euro par litre.

Le baril de Brent a pris un euro en une semaine

Malgré cette remontée, due à l?augmentation du baril (passé pour le Brent de 85 euros à plus de 86 euros en une semaine), les prix du carburants se situent encore en deçà de leurs niveaux moyens du mois d?août ( 1,4272 pour le gazole et 160,88 pur le SP 95). Fin août, afin d?endiguer la flambée des prix des hydrocarbures, le gouvernement avait baissé de 3 centimes les taxes sur les carburants et demandé aux distributeurs de faire « des efforts » de deux à trois centimes sur leurs marges.

Un dispositif "pérenne" à partir de fin novembre
En fin de semaine dernière, le ministre de l?économie a réuni à nouveau les professionnels de la filière et a confirmé qu?à l?issue de ce dispositif, fin novembre, « un dispositif pérenne (serait) mis en place », sans autre précision. Les distributeurs indépendants ont rappelé que « cet effort » pourrait leur être fatal : en faisant fondre des marges déjà très basses, cette mesure mettait en péril 2.000 stations-service, particulièrement en milieu rural.

Les pompistes indépendants à la peine
"On a donné quelques euros par mois à quelques Français, c'est bien. Mais un mois de fonctionnement, pour les petits distributeurs que je représente, c?est 20% à 30% de volumes en moins, et j'ai bien peur qu'une partie d'entre eux ferment leurs portes l'année prochaine", a déclaré Christian Roux, représentant des propriétaires-exploitants de stations-service au sein du Conseil national des professions de l'automobile.
"On aura fait plaisir à quelques uns pour quelques euros mais on va en faire crever quelques uns. Je peux comprendre pourquoi ils l'ont fait, M. Hollande trouve que le cours des carburants est trop élevé, mais (...) c'est un cours mondial, (...) ça monte ça baisse, il faut l'accepter", a-t-il ajouté