Pour Gallois, les énergies renouvelables attendront

Par Marie-Caroline Lopez  |   |  416  mots
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Oui aux énergies renouvelables, écrit Louis Gallois dans son rapport, à condition qu'elles « ne renchérissent pas le coût de l'énergie ». Ce qui revient à les écarter... pour le moment. Il recommande que l'avantage compétitif de la France lié à son faible coût de l'électricité « ne soit pas perdu » à l'occasion de la « transition énergétique qui s'engage ».

Louis Gallois va définitivement devenir la bête noire des écologistes. Non content de plaider pour une poursuite de la recherche sur les techniques d'exploitation du gaz de schiste, il alerte sur les coûts actuels des énergies renouvelables. Dans son rapport sur la compétitivité publié ce lundi, il insiste pour le maintien de l'avantage que procure à l'industrie française le faible coût de l'électricité, obtenu grâce au parc nucléaire, atout menacé, selon lui, par les énergies renouvelables, plus coûteuses.

L'éolien est, au moins, 50% plus cher que le nucléaire

« Je suis tout à fait favorable à la transition énergétique, mais à condition qu'elle n'entraîne pas de coût supplémentaire pour l'industrie. Les énergies renouvelables doivent être choisies en fonction de leur coût », a insisté Louis Gallois en présentant son rapport. Ce qui revient, aujourd'hui, à les éliminer puisqu'elles affichent toutes un coût de production supérieur (voir très supérieur) à celui du nucléaire. Le mégawattheure (MWh) nucléaire en France ressort entre 42 et 55 euros, selon les calculs et les sources, quand le MWh éolien (à terre) est racheté actuellement 82 euros par EDF. Le MWh photovoltaïque, lui, est payé 370 euros (depuis avril 2012, 580 euros jusqu'en mars 2011) pour les petites installations, autour de 230 euros pour les moyennes installations. Le futur éolien en mer, qui devrait être opérationnel à partir de 2020 au large des côtes françaises, sera facturé plus de 220 euros à EDF.

Une recherche mieux coordonnée sur les renouvelables

« Ces énergies devront s'insérer dans le mix énergétique dans des conditions qui ne renchérissent pas le coût de l'énergie pour l'industrie », écrit Louis Gallois dans son rapport. « Ce n'est pas acquis et l'effort de recherche doit être poursuivi dans ce sens », conseille-t-il. Il prône d'ailleurs une « coordination » « sensiblement renforcée » sur ce sujet entre les entreprises énergétiques françaises (dont l'Etat est souvent actionnaire, rappelle-t-il) et leurs équipementiers.

L'ASN doit être seul juge sur la durée de vie des réacteurs

Pour finir de fâcher les écologistes, Louis Gallois estime, dans son rapport, que « la durée d'exploitation des centrales [nucléaires] devrait relever en fait de l'appréciation de l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) sur leur état et sur les mesures prises pour retarder leur vieillissement ». Juste avant de plaider pour que la France et l'Allemagne proposent à leurs partenaires européens un programme de recherche sur les techniques d'exploitation des gaz de schistes.