Vestas multiplie sa perte par six mais son action bondit en Bourse

Par latribune.fr  |   |  328  mots
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Le leader mondial des éoliennes a vu ses pertes se creuser, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 23%. Le groupe envisage encore un exercice 2013 compliqué malgré des restructurations qui commencent à porter leurs fruits.

Vestas n'a pas fini de payer ses erreurs stratégiques. Le numéro un mondial des éoliennes a annoncé une perte nette de 963 millions d'euros en 2012,  un montant multiplié par six en un an. Le groupe anticipe, en outre, un exercice 2013 également très difficile.

Le chiffre d'affaires s'inscrit toutefois en hausse de près de 23% à 7,216 milliards d'euros. Ditlev Engel, PDG du groupe, estime que les quatre plans de restructuration ont porté leurs fruits. En deux ans, le groupe a réduit la masse salariale de 22% soit près de 6.500 emplois sur 18.000.

Les marchés avaient anticipé ces mauvaises performances, mais craignaient d'autres mauvaises surprises. D'où la performance de l'action Vestas qui bondit de près de 7% sur une Bourse de Copenhague en hausse de seulement 0,93%.

Erreur stratégique

Le pêché originel de Vestas est d'avoir surestimé la croissance du secteur des éoliennes. La société s'était ainsi dotée d'un appareil productif démesuré. A la fin du troisième trimestre dernier, les stocks de turbines éoliennes étaient estimés à 8,3 milliards d'euros, soit davantage que le chiffre d'affaires annuel.

L'alliance avec Mitsubishi en suspens

L'année dernière, le groupe était régulièrement la cible de rumeurs d'OPA notamment chinoises. Vestas avait fini par confirmer des discussions  en cours avec le groupe japonais Mitsubishi Heavy Industry sur une prise de participation de 10 à 20%. Enthousiasmés par cette perspective, les marchés avaient été douchés par la déclaration du groupe japonais fin janvier précisanr que cette alliance "n'était pas imminente".

Concurrence accrue

Le groupe souffre également d'une concurrence accrue. Depuis 2011, le Danois décroche en Europe face au groupe Siemens qui a choisi de se concentrer sur l'énergie éolienne en se délestant de l'énergie solaire. Le groupe allemand s'est ainsi accaparé 74% des livraisons de turbines en Europe au premier semestre 2012.

Pour reprendre l'offensive, Vestas a promis une éolienne offshore d'une puissance de 8 Mégawatts pour 2014, contre 5 Mégawatts actuellement.