Pétrole : le raffinage français a perdu plus de 500 millions d'euros en 2013

Par latribune.fr  |   |  343  mots
Selon les chiffres de l'Ufip, les marges européennes auraient plongé de 34 euros la tonne en 2012 (32 euros en février 2013) à 13 euros ce mois-ci. Au total, les raffineurs français auraient perdu 1 milliard d'euros par an entre 2009 et 2011.
Les raffineurs s'inquiètent de l'érosion de leurs marges, due à la baisse de la demande mais surtout à la hausse de l'offre américaine.

500 millions d'euros. Tel serait le montant des pertes des raffineries françaises en 2013, d'après Bloomberg qui s'appuie sur l'Union française des Industries pétrolières (Ufip), le lobby pétrolier hexagonal. Une conséquence de la chute de la demande et des marges bénéficiaires qui se sont érodées à cause des importations américaines.

Selon les chiffres de l'Ufip, les marges européennes auraient ainsi plongé de 34 euros la tonne en 2012 (32 euros en février 2013) à 13 euros ce mois-ci. Au total, les raffineurs français auraient perdu 1 milliard d'euros par an entre 2009 et 2011.

Une perte d'un milliard d'euros par an

De quoi inquiéter le chef de l'antenne parisienne de l'Ufip, qui représente les entreprises parmi lesquelles Exxon Mobil et Total, le plus gros raffineur du pays:

"La situation est très difficile"

Les travailleurs de l'ensemble des cinq raffineries françaises de Total se sont d'ailleurs récemment mis en grève, afin de demander une revalorisation salariale. Or le groupe, qui a déjà fermé quelques usines, prévoit de nouvelles réductions de ses opérations de raffinage en Europe. Objectif: moins 20% à l'horizon 2017.

La production américaine va atteindre son record historique de 1970

Il faut dire qu'aux Etats-Unis, l'exploitation du gaz de schiste a tiré les prix vers le bas. Selon un rapport de l'EIA, en 2016, la production de pétrole brut devrait atteindre 9,5 millions de barils par jour (mbj), s'approchant de son "sommet historique de 9,6 millions de barils par jour, un record atteint en 1970".

Si la production de pétrole brut devrait plafonner puis amorcer un lent déclin après 2020, celle de gaz naturel devrait à l'inverse continuer à croître, avec une hausse de 56% projetée entre 2012 et 2040, année où la production atteindra quelque 1.000 milliards de mètres cubes.

En attendant, "grâce à la production du pétrole de schiste (...), la production américaine de brut va augmenter d'encore 800.000 barils par jour par an sur les deux années à venir", anticipe l'EIA. Ce qui ne va pas arranger les affaires des raffineurs français.