Alstom : General Electric se fait de la pub

Par latribune.fr  |   |  519  mots
General Electric évoque ses liens historique avec la France. /Reuters
Afin de convaincre l'opinion publique de la pertinence de son offre sur Alstom, le groupe américain a lancé une campagne publicitaire dans les quotidiens nationaux, assortie d'une nouvelle communication sur Twitter.

Alors que le gouvernement français tatillonne sur l'offre formulée par General Electric, intentionné à racheter le pôle d'énergie d'Alstom, le groupe américain choisit la publicité dans la presse afin de conquérir le coeur des Français.

Le message : des liens historiques avec la France

En pleine page d'au moins trois quotidiens nationaux (Les Echos, Libération et Le Figaro), un slogan s'affiche ce vendredi: "Construisons ensemble le futur". Le texte qui l'accompagne souligne:

"Entre GE et la France, c'est une histoire qui remonte à plus de 100 ans".

"Aujourd'hui, GE emploie plus de 10.000 personnes en France, et ensemble, nous contribuons au développement des technologies et des industries de demain. Le meilleur reste à venir", ajoute la publicité.

La photo qui sert de fond à la publicité est prise dans l'usine de fabrication de turbines à gaz de GE à Belfort, rachetée en 1999 justement à... Alstom.

Nouvelle communication de General Electric sur Twitter

General Electric déploie d'ailleurs une communication semblable sur Twitter. Alors que jusqu'à présent le compte officiel de la division française relayait essentiellement les propos des dirigeants du groupe sur le dossier Alstom, le ton des trois posts publiés pendant les dernières 24 heures est bien différent:

Le soutien des industriels de l'énergie du Territoire de Belfort

General Electric ne se prive d'ailleurs pas du soutien de la société civile. Ainsi, dans une lettre du président de la Chambre de commerce et d'industrie locale envoyée à François Hollande lundi, les industriels de l'énergie du Territoire de Belfort se sont dit favorables au rapprochement entre Alstom et GE.

Mardi, la CCI et les Chambres de métiers et de l'artisanat se sont elles aussi offert une demi-page dans Les Echos, titrée "l'appel des 100 PME pour l'emploi" et affichant leur soutien au projet de GE.

L'objectif : devancer Siemens, l'européen

Mercredi, à l'issue d'une rencontre à l'Elysée avec le président de la République, François Hollande, le PDG de GE, Jeffrey Immelt, a promis de créer 1.000 emplois en France si GE rachetait le pôle énergie d'Alstom. La nouvelle campagne vise manifestement à insister sur ce message ainsi que sur l'ancienne présence du groupe américain sur le sol français, dans l'espoir de devancer dans l'opinion publique le rival Siemens, qui a l'avantage d'être un groupe européen.

L'allemand s'est donné jusqu'au 16 juin pour déposer une éventuelle contre-offre, alors que General Electric a reporté jusqu'au 23 juin l'expiration du délai fixé pour l'acceptation de sa proposition. La campagne publicitaire de GE doit durer jusqu'au 19 juin, selonce qu'a indiqué à l'AFP l'un des journaux concernés.