Total compte réduire son budget d'exploration

Par latribune.fr  |   |  351  mots
Christophe de Margerie, PDG de Total, estime que des obstacles géopolitiques pourraient contrarier son objectif produire 3 millions de barils par jour d'ici 2017. / DR
Christophe de Margerie, le patron de Total annonce ce mardi qu'il prévoit mettre un frein à sa politique d'exploration. Cette année, il devrait avoir dépensé 2,9 milliards d'euros pour tenter de trouver de nouveaux gisements d'hydrocarbures exploitables.

Il n'avance pas de chiffre mais annonce (un peu) la couleur. Christophe de Margerie, le PDG de Total a confié à l'agence Reuters dans une interview publiée ce mardi que sa compagnie prévoyait de réduire la part de son budget consacrée à l'exploration pétrolière. 

"Pas un succès pour l'instant"  

"En même temps, on ne va pas l'arrêter", prévient le chef d'entreprise. Après avoir dépensé 2,8 milliards d'euros en 2013 pour trouver de nouveaux sites, le montant alloué aux explorations pétrolières devrait atteindre 2,9 milliards cette année.

 "Pour l'instant ce n'est pas un succès en termes de résultats mais il faut quand même être naturellement engagés (...). L'exploration, ça met plus de deux ans à se faire", a commenté Christophe de Margerie. 

16 milliards de dollars investis en Angola

De certains projets, Total escompte des résultats dès 2017. C'est le cas sur le site de Kaombo au large de l'Angola, une plateforme offshore pouvant extraire des hydrocarbures dans des zones sous-marines ultraprofondes pour lequel Total a misé 16 milliards de dollars (12 milliards d'euros). Il en attend 230.000 barils par jour d'ici trois ans. 

Dans le monde, à un stade moins avancé, Total s'est également lancé à la poursuite d'autres sources d'énergie que le pétrole, notamment le gaz de schiste. Avec le groupe russe Loukoïl il explore par exemple le sous-sol sibérien

3 millions de barils: l'obstacle géopolitique

Par ailleurs, le dirigeant de la compagnie pétrolière française maintient son objectif de production de 3 millions de barils par jour fin 2017 (contre environ 2,3 millions actuellement). Un objectif qui à ses yeux pourrait cependant être compromis pour des raisons géopolitiques. Il s'explique :

"Il est clair que si on continue à avoir des problèmes comme aujourd'hui au Nigéria, au Venezuela, en Libye et ailleurs (...) Si on ne fait pas les trois millions parce qu'il y a des problèmes liés à la géopolitique qui sont connus de tout le monde, ça ne nous posera aucun problème."

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>> L'interview de Christophe de Margerie par La Tribune (mai 2014)