Les sanctions économiques sont à double tranchant. Conséquence possible de la fermeté de Varsovie face à Vladimir Poutine dans le dossier ukrainien, les livraisons de gaz à la Pologne ont été considérablement réduites depuis le début de semaine. Le gazier polonais PGNiG a indiqué mercredi que son équivalent russe Gazprom avait réduit les vannes de 24%.
"Mardi, une baisse des livraisons d'environ 24% par rapport aux volumes commandés a été constatée sur les gazoducs transitant par l'Ukraine et le Bélarus", a précisé PGNiG dans un communiqué. "Nous sommes en train d'en déterminer les raisons, surtout pour savoir si elles sont de nature technique ou commerciale", a-t-il ajouté.
Selon PGNiG, une première réduction des livraisons d'environ 20% avait déjà été constatée lundi 8 septembre.
Une réduction aux conséquences limitées selon un porte-parole du gazier polonais, partenaire de Gazprom. Celui-ci a déclaré à l'AFP, sans plus de précisions, que le manque à gagner était compensé par des livraisons "en provenance du sud et de l'ouest".
"Flux inversés"
La Pologne, largement dépendante du gaz russe, se prononce systématiquement pour le durcissement des sanctions à l'égard de Moscou et elle soutient fermement les autorités pro-occidentales à Kiev.
L'Ukraine, qui reste coupée du gaz russe, est approvisionnée depuis avril entre autres par le numéro deux allemand de l'énergie RWE à travers la Pologne, avec des "flux inversés" ("reverse flow") très mal vus de Moscou.
La Pologne, elle, consomme environ 16 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont les deux tiers sont importés principalement de Russie.