Le charbon dans le collimateur des ONG

Par Jonathan Baudoin  |   |  374  mots
Les coûts de production du charbon pourraient atteindre près de 380 milliards d'euros d'ici 2025. Mais la demande s'abaisserait pour une énergie qui contribue fortement au réchauffement climatique.
À l'occasion du sommet sur le climat organisé par l'ONU, mardi 23 septembre, plusieurs organisations non gouvernementales appellent à réduire la production de charbon, afin de lutter contre le réchauffement climatique.

"Supprimer le charbon comme source d'électricité d'ici à 2050 réduirait le réchauffement climatique de 0,5°C." C'est l'analyse que fait le Climate Action Tracker (CAT), dans un communiqué publié le 22 septembre, à la veille du sommet sur le climat à l'ONU. Néanmoins, l'ONG indique que malgré cette recommandation, la température de la planète augmenterait de 3,2°C d'ici à 2100. Ce qui reste bien au-dessus du seuil de réchauffement de 2°C fixé par l'ONU, par rapport à la période pré-industrielle (fin XVIIIe siècle).

L'électricité responsable de 40% des émissions de CO2

Une des préconisations du CAT est de réduire le besoin en charbon pour produire de l'électricité. L'ONG estime que le secteur de l'électricité est responsable de 40% des émissions de CO2 dans l'atmosphère - émissions qui ne cessent de croître, d'après de récentes études.

>> Émissions de CO2 en 2014: vers un record à 37 milliards de tonnes

Un coût de production de 379,2 milliards d'euros d'ici 2025

Une autre ONG, Carbon Tracker Initiative (CTI), a également publié le 22 septembre, un rapport à propos du marché mondial du charbon. Coécrit avec l'ONG Energy Transition Advisors (ETA), ce rapport analyse un marché où le coût de production pourrait atteindre 379,2 milliards d'euros d'ici à 2025 : 170,8 milliards d'euros seraient investis pour les mines de charbon déjà existantes et 208,4 milliards d'euros seraient dépensés pour l'ouverture de nouvelles mines.

Or, selon CTI et ETA, la demande mondiale de houille diminuerait dans le même intervalle, notamment en Chine à partir de 2016. Par conséquent, ces ONG mettent en garde les investisseurs car le charbon représente un "risque financier majeur."

WWF France dénonce la politique énergétique de l'Hexagone

Dans une note publiée le 18 septembre, WWF France dénonce les pratiques de l'État, qui est considéré comme un défenseur de "projets très émetteurs comme des centrales à charbon, à l'étranger comme sur son territoire." L'ONG cite différents procédés tels les stratégies de développement d'entreprises publiques (EDF) ou la défiscalisation pour construire des centrales à charbon comme celle de Doniambo, en Nouvelle-Calédonie. WWF France rappelle d'ailleurs que le charbon était la première source d'émissions de CO2 en 2010, avec 43% des émissions.