Fessenheim : fermer la centrale en 2016 coûterait 5 milliards d'euros à l'État

Par latribune.fr  |   |  355  mots
2.000 emplois sont menacés par la fermeture de la centrale nucléaire, en activité depuis 1978.
Doyenne des centrales nucléaires françaises encore en activité, Fessenheim est promise à une fermeture fin 2016. Mais l'indemnité que percevrait EDF dans ce cas risque de repousser le démantelement de la centrale pour raison budgétaire.

En exploitation depuis 1978, Fessenheim devrait encore l'être pour quelques années. "Fermer la centrale nucléaire pour fin 2016 coûterait au moins 5 milliards d'euros à l'Etat, sans même commencer le démantèlement", estime un rapport rédigé par les députés Hervé Mariton (UMP) et Marc Goua (PS, Maine-), que les Dernières Nouvelles d'Alsace et l'Alsace se sont procurés mardi 30 septembre.

"Au vu du contexte budgétaire contraint", les deux rapporteurs "estiment préférable de reporter la fermeture promise par le Président de la République".

Inexacte pour Ségolène Royal

La ministre de l'Écologie et de l'Énergie n'a pas tardé à réagir. Interrogée mardi matin au sujet de ce rapport sur France Inter, Ségolène Royal a répondu :

"Ce n'est pas exact et je ne céderai pas à un chantage de ce type. Je ne cède pas [sur la fermeture] face à la pression des lobbies et à ces faux chiffres lancés dans la nature."

Doyenne des centrales nucléaires françaises encore en activité, Fessenheim est promise à une fermeture fin 2016 -un engagement de François Hollande depuis 2012.

Importante indemnité pour EDF

"Outre le coût social lié à l'arrêt de la centrale, EDF pourrait percevoir une indemnité de l'ordre de 4 milliards d'euros pour avoir été obligée de fermer ses deux réacteurs avant l'heure", explique dans leur rapport les deux députés chargés de calculer une première estimation officielle du coût de la "fermeture anticipée" de Fessenheim.

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Ce rapport sera rendu public mardi en commission des finances, veille du début de l'examen à l'Assemblée du projet de loi sur la transition énergétique et la croissance verte qui prévoit notamment un plafonnement de la capacité nucléaire, rappellent les DNA et l'Alsace.

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, avait déclaré dimanche 28 septembre n'avoir pas tranché sur l'avenir de la centrale de Fessenheim, indiquant qu'elle ne savait "pas encore" quels réacteurs seraient fermés dans le cadre de cette loi.