Ces pays qui tremblent face à la chute des cours du pétrole

Par latribune.fr  |   |  483  mots
Les cours du pétrole sont 25% en-dessous du pic de juin.
Alors que le baril est brièvement passé sous le seuil des 80 dollars, certains pays s'inquiètent des conséquences sur leurs budgets. Certains pays soupçonnent des manipulations de prix afin de les affaiblir. L'attitude de l'Arabie Saoudite est dans le viseur...

Où va donc s'arrêter la chute ? C'est la question qui doit actuellement empêcher de dormir les ministres des Finances de plusieurs pays producteurs de pétrole. À 90 dollars il y a encore dix jours, le cours du baril vient de réaliser une incursion sous les 80 dollars à New York. Soit une baisse de 25% depuis son pic du mois de juin où il gravitait autour de 115 dollars.

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La hausse de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis et la demande qui se tasse et promet de ralentir dans les prochains mois au vu des perspectives macroéconomiques décevantes de par le monde, il y a peu d'indices qui permettent d'envisager une remontée des prix à court terme. Tout juste une stabilisation.

Russie et Irak en grandes difficultés

En tout état de cause, de nombreux pays ont bâti des budgets sur la base d'un prix donné, or à moins de 80 dollars, ce postulat n'est plus d'actualité. Cela remet en cause les revenus dans les caisses publiques. Pour certains pays, l'impact est plus important que pour d'autres. La Russie par exemple, doit désormais gérer la chute des cours alors qu'elle est déjà soumise à des sanctions économiques importantes. L'Irak est également mis en difficulté alors qu'il traverse une importante crise politique et qu'il doit financer des opérations militaires extrêmement coûteuses contre l'État Islamique (Daesh).

Le Venezuela veut une action de l'Opep

D'autres pays pourraient également être mis en difficulté, mais leur expérience leur fait bénéficier d'une plus grande souplesse face à la baisse des prix. Ainsi, le Venezuela, l'Iran et même le Nigéria seraient capables de traverser cette période difficile sans trop d'accrocs. Cela n'empêche pas le ministre Vénézuélien de réclamer à l'Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole), des "actions pour stopper la chute des cours du pétrole surtout depuis que nous sommes convaincus que cela ne résulte pas d'une modification fondamentale des conditions du marché mais qu'il y a bien une manipulation du prix pour créer des problèmes aux pays producteurs de pétrole".

L'Arabie Saoudite détient la clé

La question devrait se poser le mois prochain alors qu'une réunion de l'Opep doit se tenir. La principale inconnue réside dans le comportement de l'Arabie Saoudite. Va-t-elle se ranger du côté des pays en difficulté et réduire sa production ? La capacité de production de Riyad est la vraie variable d'ajustement capable de faire bouger les lignes. Elle n'a encore rien laissé filtré sur son attitude. Déjà, la Russie accuse l'Arabie Saoudite de manipuler secrètement les prix dans le cadre d'une collusion avec les Etats-Unis, selon un porte-parole de Rosneft cité par le New York Times.