Alstom : le gouvernement autorise le rachat par General Electric

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  479  mots
L'équipementier français, qui fabrique les TGV, créera avec GE trois coentreprises détenues à parité dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les turbines à vapeur.
L'État français s'est donné 20 mois à partir de la clôture des opérations, attendue au premier semestre 2015, pour acquérir 20% du capital d'Alstom sur le marché ou auprès de Bouygues, principal actionnaire du groupe.

Feu vert du gouvernement. Le ministre de l'Économie et de l'Industrie, Emmanuel Macron, a annoncé mercredi 5 novembre avoir autorisé le rachat de l'essentiel des activités énergétiques du groupe industriel français Alstom par l'Américain General Electric.

"Cette autorisation était une étape nécessaire", est-il rappelé dans le communiqué du ministère. En pleine bataille pour le rachat du pôle énergie d'Alstom, que convoitait également le tandem Siemens-Mitsubishi Heavy Industries, le gouvernement s'était en effet doté le 14 mai d'un décret élargissant notamment à l'énergie et aux transports son droit de veto en cas de visées étrangères sur des entreprises stratégiques françaises.

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Alstom a de son côté annoncé la convocation le 19 décembre d'une assemblée générale de ses actionnaires pour approuver cette opération.

La France devra acquérir 20% du capital d'Alstom

Le conglomérat américain GE a mis 12,35 milliards d'euros sur la table pour racheter l'essentiel des activités énergétiques d'Alstom, qui représentent 70% du chiffre d'affaires du groupe français.

L'État français s'est aussi donné 20 mois à partir de la clôture des opérations, attendue au premier semestre 2015, pour acquérir 20% du capital d'Alstom sur le marché ou auprès de Bouygues, principal actionnaire du groupe avec une part de 29,4%. Dans l'intervalle, Bouygues a accordé un prêt de titres à l'État, qui permet à ce dernier de disposer de relais au conseil d'administration et de peser sur la stratégie.

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L'équipementier français, qui fabrique les TGV, créera également avec GE trois coentreprises détenues à parité dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les turbines à vapeur. Dans le même temps, Alstom va racheter à l'Américain son activité de signalisation ferroviaire pour renforcer son pôle transport, sur lequel il entend se recentrer à l'avenir.

Chute du bénéfice au 1er semestre

Alstom a par ailleurs annoncé ce mercredi une amélioration de ses marges dans le Transport au titre de son premier semestre 2014-2015 et fourni des prévisions à moyen terme pour ce pôle. Il a enregistré au premier semestre un résultat net part du groupe de 255 millions d'euros (-32%), un résultat opérationnel de 152 millions (+21%) et un chiffre d'affaires de 3.056 millions (+13%), sa marge opérationnelle atteignant ainsi 5,0% contre 4,7% au premier semestre 2013-2014.

Entre le 1er avril et le 30 septembre 2014, Alstom a enregistré 6,4 milliards d'euros de commandes, représentant plus du double des commandes du premier semestre de l'année dernière.

Pour le moyen terme, son chiffre d'affaires est attendu en croissance de plus de 5% par an à périmètre et taux de change constants, et sa marge opérationnelle devrait "s'améliorer graduellement dans la fourchette de 5-7%".