EDF : un rééquilibrage des tarifs dans le programme du nouveau patron

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  454  mots
Jean-Bernard Lévy a été désigné ce week-end PDG d'EDF par intérim en remplacement d'Henri Proglio avant sa nomination officielle, prévue mercredi en conseil des ministres.
Devant les députés et les sénateurs, Jean-Bernard Lévy a dévoilé la feuille de route pour les années à venir du groupe public d'électricité. Rééquilibrage des tarifs, optimisation du coût des réacteurs nucléaires de nouvelle génération et renforcement à l'international sont au programme

Des "retards préoccupants" en matière de hausses de tarifs. Auditionné au Sénat et à l'Assemblée nationale, le futur PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a estimé que la France et a besoin d'un "rééquilibrage" dans ce domaine pour assainir sa situation économique. Évoquant à la fois les tarifs de détail et les tarifs de gros, il a ainsi déclaré:

"Nous constatons aujourd'hui des retards préoccupants sur les trajectoires réelles des tarifs par rapport aux trajectoires qui avaient pourtant été convenues avec l'État, [...] conduisant EDF à augmenter sans cesse sa dette. À mes yeux, un rééquilibrage tarifaire s'impose."

"Comme vous le savez sans doute [...], chaque année, c'est l'endettement qui permet de payer le dividende" aux actionnaires d'EDF, dont l'État à hauteur de 84,5%, a-t-il ajouté.

Les tarifs réglementés de l'électricité pour les particuliers ont augmenté de 2,5% le 1er novembre, conséquence de l'application d'une nouvelle formule de calcul et d'un rattrapage tarifaire sur les tarifs appliqués en 2012 et 2013. Le gouvernement avait aussi annoncé début novembre avoir reporté de six mois, au 1er juillet 2015, la réévaluation du prix de l'Arenh, un dispositif qui oblige EDF à revendre à ses concurrents jusqu'à un quart de l'électricité produite par son parc nucléaire français.

"Bénéfices majeurs" à la prolongation de durée des vie des centrales

Jean-Bernard Lévy a aussi estimé que le programme d'investissement d'EDF dans son parc nucléaire français, pour allonger la durée de vie des centrales, entraînerait "des bénéfices économiques majeurs".

Il a en outre indiqué qu'il souhaitait "améliorer le partenariat" entre EDF et Areva, "optimiser" le coût des réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR et proposer "une offre claire" en matière de réacteurs de moyenne puissance. Le futur numéro 1 d'EDF a par ailleurs confirmé que le dernier retard en date dans la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche) se traduirait certainement par des surcoûts par rapport aux 8,5 milliards prévus dans les dernières estimations.

A l'international, il entend "concentrer les efforts d'EDF sur quelques pays stratégiques", dont la Chine, et "conforter" les positions du groupe en Europe.

La transition énergétique, une opportunité

Le dirigeant a également estimé que le projet de loi sur la transition énergétique, qui prévoit de réduire la part du nucléaire en France, était pour EDF une opportunité pour innover, pour développer "de nouveaux savoir-faire, de nouveaux produits et de nouveaux services".

Le groupe doit être un acteur important des nouveaux services énergétiques, notamment à travers Dalkia, et se développer encore dans les renouvelables, a aussi souligné Jean-Bernard Lévy.