Pétrole : les cours ne cessent de chuter

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  474  mots
Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, a déclaré que l'Opep ne peut plus "protéger" le prix du baril de pétrole, en dégringolade depuis juin.
Les prix de l'or noir ont plongé un moment sous le seuil des 45 dollars le baril mardi. Lundi, le Brent de la mer du Nord était passé pour la première fois depuis 2009 sous le prix symbolique de 50 dollars.

La dégringolade des cours pétroliers se poursuit. Les prix de l'or noir restaient sous pression mardi 13 janvier en fin d'échanges européens, plombés par de nouveaux commentaires de pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur le fait que les cours du pétrole à 100 dollars le baril appartenaient au passé.

Vers 17h30 GMT (18h30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,53 dollars par rapport à la clôture de lundi. En fin de matinée, la référence européenne du brut est tombée à un nouveau plus bas depuis mars 2009, 46,39 dollars le baril.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 59 cents à 45,48 dollars. Le WTI a atteint mardi son minimum depuis mars 2009, à 44,20 dollars. A ce stade, "les 40 dollars sont la prochaine cible" du marché, selon Matt Smith de Schneider Electric. Le prix du WTI n'est pas passé sous ce seuil psychologique depuis le 24 février 2009, lorsqu'il était descendu jusqu'à 38,30 dollars en séance, pour une clôture à 39,96 dollars.

Matt Smith relève que l"'Opep reste intransigeante et (que), cerise sur le gâteau, le dollar regagne encore en vigueur", accentuant la déprime du marché. Un billet vert plus élevé rend en effet moins attractifs les achats d'actifs, dont le brut, libellés dans cette monnaie pour les acheteurs munis d'autres devises.

Un baril à 42 dollars dans trois mois ?

Lundi 12 janvier, le Brent de la mer du Nord, coté sur l'Intercontinental Exchange (ICE), avait  clôturé à 47,43 dollars, dans un marché toujours plus pessimiste face à l'offre surabondante. Une première sous le seuil symbolique des 50 dollars (42,2 euros) depuis le 28 avril 2009. En baisse de 2,68 dollars par rapport à vendredi 9 janvier, il a par ailleurs terminé à son plus bas niveau depuis le 16 mars 2009, lorsqu'il avait clôturé à 46,46 dollars.

Comme pour le baril de "light sweet crude", les perspectives sont maussades pour le Brent. Les experts de la banque Goldman Sachs prévoient un baril à 42 dollars dans trois mois, à 43 dollars dans six et à 70 dollars l'an prochain. "Il y a peu de raisons qui empêchent les prix du pétrole de chuter davantage", ont commenté les analystes de Morgan Stanley.

Les Émirats ne comptent pas diminuer leur production de pétrole. L'Opep refuse de revenir sur sa décision de maintenir son plafond de production sous à 30 millions de barils par jour (mbj). Mardi, 13 janvier, le ministre de l'Energie des Émirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, a ainsi déclaré que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne peut plus "protéger" le prix du baril, en dégringolade depuis juin. Il a estimé que la production de pétrole de schiste devait être maîtrisée.