Le pétrole rebondit fortement, mais la tendance reste baissière

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  346  mots
Le marché a mis un coup d'arrêt à sept mois de chute des cours du pétrole.
En une semaine, le brent a pris près de 11%, un premier rebond après sept mois de baisse quasi-interrompue. Les analystes estiment que ce rebond ne devrait pas durer. Ils s'interrogent néanmoins sur le fait que le baril de brut soit désormais proche de son point d'équilibre.

Presque 10 dollars en une semaine ? Le pétrole s'offre un remarquable rebond de 11% sur cinq séances. Le baril de brent repasse ainsi au-dessus des 49 dollars pour se fixer à 58 dollars. Cette hausse surprend après près de sept mois de baisse quasi-ininterrompue où le brut a perdu plus de 55% de sa valeur. Pour les analystes, ce rebond ne repose sur aucune raison fondamentale. D'ailleurs, ils restent convaincus que la tendance reste baissière.

"Il n'y a pas eu d'actualité justifiant un rebond des cours du pétrole, cette hausse des cours devrait dont être traitée avec précaution", notaient les analystes du courtier PVM, cités par l'AFP.

"Il y a un énorme excédent d'offre et une grosse proportion de la production est stockée, comme le montre la hausse des stocks américains de pétrole", renchérissaient les analystes de PVM.

Le pétrole a-t-il touché un niveau plancher?

Chez Saxo Bank, on prétexte de la forte volatilité de la matière première pour tenter d'expliquer cet épisode haussier. Ils se risquent néanmoins à poser la question  d'un niveau plancher du prix du pétrole dont personne n'a vraiment su apporter une réponse ces derniers mois.

"C'est une indication claire du bras de fer entre les fondamentaux négatifs et positifs, et l'attrait des investisseurs qui considèrent que les cours pourraient avoir touché le fond", explique Ole Hansen analyste chez Saxo Bank, interrogé par l'AFP.

"Les problèmes en Libye et la baisse du nombre de plateformes en activité aux États-Unis apportent du soutien (aux investisseurs pariant sur une hausse des cours), tandis que la hausse record des inventaires de pétrole aux États-Unis et la production robuste de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est un facteur baissier", continuait M. Hansen.

Les analystes de Commerzbank parient également sur un effet de marché plutôt que sur un changement de paradigme.

"Beaucoup d'investisseurs considèrent les prix comme bas et anticipent la hausse des cours ainsi que les profits que cela pourrait leur apporter", soulignent-ils.