Crise énergétique : plus de 300 entreprises françaises sont étranglées par les prix de l'électricité, affirme Bercy

Par latribune.fr  |   |  498  mots
Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie depuis le 4 juillet 2022. (Crédits : Reuters/Gonzalo Fuentes)
Face au risque de faillites qui se profile pour ces entreprises très consommatrices d'électricité, le ministère de l'Economie tente de rassurer les patrons : « on a un fonds de soutien, on est en train d'en alléger les critères, de le prolonger pour 2023 ».

Certaines entreprises françaises vont-elle devoir mettre la clé sous la porte cet hiver, incapables de faire face à la flambée des coûts de l'énergie ? Alors que le signal d'alarme a été tiré par ces sociétés depuis le début de la crise énergétique liée à la guerre que mène la Russie en Ukraine, le scénario n'est plus à exclure, même aux yeux de Bercy. Selon le ministre délégué de l'Industrie Roland Lescure ce mardi, quelque 300 entreprises françaises risquent de se retrouver en difficulté d'ici la fin de l'année en raison de l'envolée des coûts de l'énergie.

Pour rappel, pour les entreprises qui doivent passer commande, le prix du mégawattheure a dépassé 1.000 euros le 26 août dernier, pour redescendre aujourd'hui à 600 euros. Un niveau qui reste toutefois 12 fois plus élevé qu'il y a un an. Pour y faire face, le Medef demande d'ailleurs un plafonnement des prix au niveau européen « tant pour le gaz que pour l'électricité ».

"On parle aujourd'hui de quelques dizaines d'entreprise, un peu plus de 300, qui nous alertent en disant +là, je peux plus, il va falloir faire quelque chose+", a déclaré le ministre sur l'antenne de Sud Radio, interrogé sur un "risque de décrochage" pour certaines entreprises cet hiver.

"Ce sont les entreprise qui sont suivies par Bercy, très consommatrices d'électricité ou qui n'ont pas pu renégocier leurs contrats d'électricité", a-t-on indiqué au ministère, sans être en mesure de préciser le nombre d'emplois que représentent ces entreprises surveillées de près.

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Un fonds de soutien en passe d'être prolongé

Pour les entreprises en difficulté, le ministre a rappelé l'existence d'un fonds d'appui aux entreprises qui permet de "limiter un peu la casse".

"On a un fonds de soutien, on est en train d'en alléger les critères, de le prolonger pour 2023, pour accompagner les entreprises qui en ont le plus besoin", a indiqué le ministre.

Il a évoqué la célèbre verrerie Duralex, qui a décidé, devant l'explosion des coûts de l'énergie, de mettre son four en veille durant minimum quatre mois à partir de novembre et placer l'ensemble de ses salariés en chômage partiel.

Sa facture énergétique était de "deux millions d'euros l'année dernière, et de 13 millions d'euros cette année", a indiqué le ministre.

"Le premier combat est européen", a toutefois souligné M. Lescure, au sujet du marché européen du gaz et de l'électricité, dont les prix n'ont "aucun sens" et que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis de réformer en profondeur, le 14 septembre dernier.

(Avec AFP)

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