De nombreuses entreprises françaises se retrouvent dans l'impasse face à l'envolée des prix de l'énergie. Malgré des aides de l'État pour les plus énergivores, la liste des entreprises qui décident de réduire leur production, ou envisagent de l'arrêter, ne cesse de s'allonger. Dans ce contexte, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a appelé à plafonner le prix de l'électricité. « Il y a beaucoup d'entreprises, et pas que quelques verriers comme on l'a vu, qui vont soit ralentir soit arrêter leur production », a déclaré le président de la première organisation patronale française, jeudi matin sur BFMTV/RMC.
« Beaucoup d'entreprises qui font de l'industrie, mais pas que, ont des contrats à terme. Et là ces contrats arrivent à terme, et les prix sont multipliés par dix ou par quinze », a-t-il expliqué. Et d'ajouter : « Évidemment elles sont incapables de répercuter ça dans les prix ». Et de citer un « grand producteur d'aluminium » qui doit réduire sa production de 40% parce que les tarifs actuels de ses contrats électriques minent sa rentabilité, et qu'au-delà, il est obligé d'acheter son électricité sur le marché à un prix trop élevé pour lui.
« Le problème se pose dans pratiquement tous les sites industriels » ainsi que « dans la distribution » et d'autres secteurs, a ajouté celui qui dirige la première organisation patronale française. « Un prix multiplié par dix ou par 15, ça change complètement tous les paramètres économiques », a-t-il pointé.
Les aides européennes, « une usine à gaz »
« Il faut faire ce qu'on ont fait les Espagnols, ce qu'ont fait les Portugais, qui ont eu l'autorisation de le faire avec l'Europe, c'est-à-dire plafonner le prix de l'électricité », a insisté le président du Medef. « Il y a des projets en Europe, mais il faut aller vite, car sinon on parle vraiment d'arrêts de production », a-t-il lancé, appelant de ses vœux un accord « avant la fin du mois ». Surtout, Geoffroy Roux de Bézieux a dénoncé l'insuffisance des systèmes d'aides actuels accordés par Bruxelles, qualifié d' « usine à gaz » en raison de « conditionnalités imposées par l'Europe ». « Ce dispositif d'aides ne fonctionnera pas », a conclu le patron des patrons.
Mercredi, la Confédération des petites et moyennes entreprises avait réclamé dans un communiqué un « bouclier tarifaire européen pour les PME, tant pour le gaz que pour l'électricité ». Soulignant que seulement un tiers des PME ont aujourd'hui accès au tarif réglementé de l'électricité, la CPME avait aussi demandé que toutes les entreprises puissent en bénéficier. « Les alertes se multiplient, en particulier dans l'industrie ou dans l'agroalimentaire. Le renouvellement des contrats arrivés à terme montre que la marge de négociation des PME auprès des énergéticiens est quasiment nulle », s'inquiétait encore l'organisation patronale.
(Avec AFP)