EDF : les syndicats toujours vent debout contre la réorganisation

Par AFP  |   |  466  mots
Face à l'opposition syndicale, Bruno Le Maire a annoncé le 23 avril l'abandon du nom "projet Hercule", mais pas l'abandon du projet de réorganisation d'EDF. (Crédits : BENOIT TESSIER)
L'interfédérale syndicale énergie et mines CGT, CFE-CGC, CFDT et FO rappelle dans un communiqué son opposition au projet Hercule et explique être "davantage soudée" pour s'y opposer.

L'interfédérale syndicale énergie et mines CGT, CFE-CGC, CFDT et FO ne désarme pas contre la réorganisation d'EDF et assure mardi dans un communiqué qu'elle est "davantage soudée pour s'opposer au projet Hercule".

"L'interfédérale réaffirme son opposition totale à ce projet de démantèlement d'EDF", écrit-elle.

"Pour l'interfédérale, consciente que le statut quo n'est pas tenable pour EDF, il n'y a aucune urgence à recourir à un processus législatif précipité. Elle demande au gouvernement de prendre en compte sa proposition de mettre en place, dans les plus brefs délais, une commission pour concrétiser un projet ambitieux pour l'avenir d'EDF" ainsi que des "mesures immédiates" comme "la réévaluation du prix de l'aReNH", l'électricité issue du nucléaire qu'EDF vend aux opérateurs alternatifs.

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De "nombreuses zone d'ombre"

L'interfédérale, qui dénonce des "nombreuses zones d'ombre liées aux contreparties exigées par la commission européenne", "n'admettra pas qu'EDF soit sacrifiée sur l'autel du règlement des contentieux engagés par l'Europe contre l'État français et dont EDF et ses agents sont bien les premières victimes".

Dans le détails, les syndicats s'inquiètent "de l'éventuel caractère temporaire de la renationalisation prévue pour EDF" et demandent au gouvernement "de laisser à Enedis le statut de filiale directe EDF".

Sans quoi, la cohabitation d'un monopole naturel régulé avec des activités concurrentielles dérégulées, pourrait être contestée à l'avenir par Bruxelles comme par les concurrents d'EDF, redoute l'interfédérale.

Lundi, dans un courrier adressé au président d'EDF, Jean-Bernard Lévy, que l'AFP s'est procuré, le président de la CGT-FNME l'accusait d'avoir tenté de "diviser pour mieux régner" afin de fracturer l'unité syndicale.

Face à l'opposition syndicale, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé le 23 avril l'abandon du nom "projet Hercule", mais pas l'abandon du projet de réorganisation d'EDF.

Alors que les discussions avec Bruxelles sont dans la dernière ligne droite, l'Etat a détaillé pour la première fois, le 12 avril, son projet de réorganisation dans un document transmis aux syndicats du groupe.

Celui-ci prévoit qu'EDF, aujourd'hui détenu à 84% par l'Etat, soit réorganisé en trois entités pour lui permettre de se développer dans les énergies renouvelables, tout en assurant de lourds investissements dans le nucléaire.

L'une des filiales "contrôlée très majoritairement par EDF SA", la société publique tête du groupe, serait consacrée essentiellement au développement des activités renouvelables et aux réseaux de distribution (Enedis).

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