EDF ne parvient pas à rassurer et s'effondre en Bourse

Par latribune.fr  |   |  423  mots
L'Etat, actionnaire à près de 85% du géant de l'électricité, s'est engagé à renflouer le groupe endetté et plombé par des prix de l'électricité en berne en Europe et un mur d'investissements à venir.
Malgré les déclarations de son patron Jean-Bernard Lévy et le renflouement à hauteur de 3 milliards d'euros par l'État, le titre de l'action EDF chutait ce lundi de plus de 8% dans un marché en très légère baisse.

| Article publié à 9h18, mis à jour à 11h13.

EDF s'arrêtera à 3.350 suppressions de postes d'ici à 2018. Le patron d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a confirmé lundi au micro d'Europe 1 qu'il n'y aurait pas de baisse supplémentaire d'effectifs par rapport au nombre annoncé en janvier, bien que le groupe se soit engagé à réduire encore plus que prévu ses coûts.

"Nous ferons en sorte que les efforts soient partagés: il est normal qu'EDF aussi réduise un peu son train de vie, fasse attention à ses politiques d'achat encore davantage", a souligné Jean-Bernard Lévy, alors que l'entreprise s'est engagée vendredi à réduire ses charges opérationnelles d'un milliard d'euros en 2019 par rapport à 2015, bien au-delà des 700 millions d'euros déjà visés en 2018.

Hinkley Point, "très rentable"

Parmi les investissements auxquels le groupe doit faire face : le méga-projet controversé de construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point, pour lequel le PDG a sollicité l'avis du comité central d'entreprise (CCE). Le projet, qui suscite de nombreuses critiques y compris au sein même d'EDF, est évalué à 18 milliards de livres (environ 23 milliards d'euros), et doit être financé à un tiers par son partenaire chinois CGN.

Le CCE va "se réunir dans les jours, dans les semaines qui viennent" pour rendre sa décision sur ce projet "mûr" et "très rentable" dont "les coûts sont parfaitement maîtrisés", a précisé Jean-Bernard Lévy.

L'Etat, actionnaire à près de 85% du géant de l'électricité, s'est engagé à renflouer le groupe endetté et plombé par des prix de l'électricité en berne en Europe et un mur d'investissements à venir. Il injectera 3 milliards d'euros dans EDF, dans le cadre d'une augmentation de capital de 4 milliards projetée d'ici le début de l'année prochaine.

Chute en Bourse

Après ces annonces, le premier électricien de France a vu le cours de son action baisser de 2,45% à l'ouverture de la Bourse de Paris lundi.

La chute s'est ensuite largement accentuée, le titre perdant 7,11% à 11,37 euros à 9h15, tandis que le marché ne reculait que de 0,37%. A 10h35, la valeur du titre perdait 7,80% à 11,29 euros, dans un marché en baisse de 0,89%.

"Malgré la tentative d'EDF de mettre l'accent sur ses réductions de coûts et l'optimisation de ses dépenses d'exploitation, le point clé (...) reste que les investisseurs seront sensiblement dilués (à plus de 20%), à la fois par le dividende en actions et l'augmentation de capital", relève dans une note Bernstein, qui abaisse son objectif de cours de 13 à 10,40 euros.

(avec AFP et Reuters)