En 2040, 70% de l'énergie européenne sera renouvelable

Par latribune.fr  |   |  482  mots
Le coût des technologies éoliennes diminuera de 41% avant 2040.
Les énergies vertes s'imposeront aussi aux Etats-Unis, où elle constitueront 44% du mix électrique, selon une nouvelle projection. Mais cela ne suffira pas pour respecter la trajectoire fixée par l'accord de Paris sur le climat.

De plus en plus compétitives, les énergies renouvelables vont continuer leur ascension. La baisse continue des coûts des technologies éoliennes (-41% d'ici 2040) et solaires (-60%) les feront devenir les sources d'électricité les moins chères dans de nombreux pays dans la décennie 2020 et dans la quasi-totalité du monde à partir de 2030, conclut Bloomberg New Energy Finance (BNEF) dans son rapport New Energy Outlook 2016 publié lundi 13 juin.

Alors qu'en 2015 les énergies renouvelables (hydroélectricité, éolien, solaire, etc.) représentaient 32% de la production d'électricité en Europe, en 2040 elles atteindront 70%. Aux Etats-Unis, elles vont passer de 14% à 44% du mix électrique.

Pas d'âge d'or du gaz

Ce résultat est d'autant plus étonnant que "les prix du gaz et du charbon vont rester bas", souligne le rapport. Aux Etats-Unis, malgré le boom du gaz de schiste, la part du gaz va décliner de 33% à 31% entre 2015 et 2040. Elena Giannakopoulou, économiste de l'énergie, citée dans un communiqué, observe:

"Une conclusion qui peut surprendre, c'est que nos prévisions ne montrent pas un âge d'or du gaz, sauf en Amérique du Nord. Comme source d'électricité au niveau mondial, le gaz sera dépassé par les renouvelables en 2027. Il faudra attendre 2037 pour que les renouvelables dépassent le charbon".

7.800 milliards de dollars investis

Au total, 7.800 milliards de dollars (presque 7000 milliards d'euros) seront investis dans les énergies "vertes" entre 2016 et 2040 au niveau mondial, quand les énergies fossiles attireront 2.100 milliards de dollars (environ 1900 milliards d'euros), surtout dans les pays émergents.

La demande d'électricité va par ailleurs croître avec de nouveaux usages. Selon BNEF, les voitures électriques représenteront 35% des ventes de nouveaux véhicules dans le monde en 2040, soit 41 millions de voitures. Le cabinet d'experts estime le marché des batteries à 250 milliards de dollars, avec un fort développement comme source de stockage de courant associé à des panneaux solaires.

5.300 milliards de dollars manquants

Cet essor ne suffira toutefois pas pour respecter la trajectoire de l'accord international sur le climat et limiter le réchauffement climatique sous les 2°C par rapport à la période pré-industrielle, note BNEF. Pour y parvenir, il faudrait investir 5.300 milliards de dollars (4.700 milliards d'euros) supplémentaires dans l'électricité bas carbone.

Toutefois, BNEF estime que la Chine atteindra son pic d'émissions de gaz à effet de serre en 2025, car le pays va réduire sa dépendance au charbon plus vite que ce qui était projeté jusque là, du fait du rééquilibrage de son économie vers moins d'industrie et plus de services. C'est l'Inde qui va donc devenir "la clé pour le rythme des émissions mondiales" de gaz à effet de serre. La consommation d'électricité va y être multipliée par près de 4 d'ici 2040, et l'essentiel de la production sera assurée par les centrales à charbon. Conséquence, les émissions mondiales vont continuer à augmenter jusqu'en 2040 et seront à cette date, supérieures de 5% à leur niveau de 2015.

(Avec AFP)