EPR finlandais : EDF au secours d'Areva ?

Par latribune.fr avec AFP  |   |  366  mots
Areva a annoncé la semaine passée une perte nette record de l'ordre de 5 milliards d'euros.
Le premier électricien de France serait prêt à signer dans les prochaines semaines avec Areva, en difficulté financière, dans le cadre d'une mission ingénierie d'envergure, d'après Le Figaro. Le projet d'EPR Olkiluoto 3 a pris énormément de retard au cours des années.

Le chantier aurait dû être terminé depuis 2009. Le groupe nucléaire français Areva, en grande difficulté financière, pourrait effectuer un "premier rapprochement opérationnel" avec l'électricien EDF, dans les semaines à venir, sur son projet d'EPR Olkiluoto 3 en Finlande, a affirmé jeudi 12 mars au soir Le Figaro dans son édition en ligne.

Le quotidien qui ne précise pas ses sources, affirme qu'un "accord tripartite entre EDF, Areva et son client finlandais, l'électricien TVO, futur exploitant de la centrale n'est certes pas encore signé, mais il est en bonne voie". Cet accord permettrait à EDF de "travailler aussi bien en support d'Areva que de TVO, dans le cadre d'une mission d'ingénierie d'envergure".

Ne pas exposer EDF au risque financier

D'après le journal, "une conclusion est espérée au cours des prochaines semaines", toutefois, précise-t-il, "ce projet de coopération en Finlande n'aura pas de volet capitalistique". Et ce, afin de ne pas exposer EDF "au risque financier massif que fait peser sur Areva le contentieux juridique avec TVO", selon la même source.

Il y a plusieurs mois, le groupe, qui a annoncé la semaine dernière une perte nette record de près de 5 milliards d'euros, avait de fait sollicité l'aide d'EDF pour l'aider à terminer ce chantier de l'OL3.

En début de semaine, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a rejeté l'idée d'une fusion d'Areva et d'EDF, mais a évoqué un accroissement des liens "opérationnels et éventuellement capitalistiques" entre les deux groupes.

Lauvergeon reconnait "une part de responsabilité"

Face aux difficultés financières rencontrées par le groupe qu'elle a longtemps dirigé, Anne Lauvergeon, a admis "une part de responsabilité", tout en pointant les décisions de l'Etat, la crise du secteur de l'énergie et l'accident de Fukushima, dans un entretien aux Échos daté de vendredi 13 mars.

Interrogée pour savoir si "c'est l'État actionnaire qui a failli", l'ancien dirigeante affirme qu'il "a tardé à donner à Areva les moyens nécessaires dans la compétition mondiale". À l'heure actuelle, "on aurait surtout un immense intérêt à une paix des braves entre EDF, GDF Suez et Areva. Les conditions me paraissent aujourd'hui réunies", juge-t-elle.