Etats-Unis : la chute des stocks commerciaux de pétrole tire les prix à la hausse

Par latribune.fr  |   |  525  mots
Désormais, les réserves commerciales américaines de pétrole sont établies à 436,8 millions de barils. (Crédits : Reuters)
Les raffineries américaines ont tourné à 90,6% de leurs capacités contre 88,9% une semaine plus tôt ce qui a entraîné un fort recul des stocks commerciaux de brut du pays de 3,1 millions de barils. En conséquence, les cours ont réagi à la hausse, la référence américaine, le WTI, progressait de 2%, le prix du baril franchissant à nouveau la barre des 90 dollars.

C'est leur plus bas depuis novembre 2014. Durant la semaine achevée le 28 octobre, les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont reculé de 3,1 millions de barils, selon des chiffres publiés ce mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Une forte baisse qui contraste avec les prévisions des analystes qui misaient sur un petit repli de 200.000 barils. La semaine d'avant, ces stocks commerciaux avaient fortement gonflé, déjouant, là aussi, les pronostics des analystes. Désormais, les réserves sont établies à 436,8 millions de barils.

Cette annonce a fait réagir les cours du brut. S'ils étaient en modeste repli avant cela, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023, progressait de 1,30 % à 95,8 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre, il progressait de 1,94% passant le seuil des 90 dollars. La semaine dernière, la crainte d'un ralentissement économique en Chine avait, au contraire, fait chuter les prix. La dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines, a vu son activité manufacturière de nouveau se contracter en octobre après un bref rebond le mois dernier.

Hausse de l'activité des raffineries

Pour expliquer ce fort recul des réserves américaines, il faut regarder du côté des raffineries dont l'activité était en hausse. Elles ont, en effet, accéléré leur traitement de brut alors que la saison de maintenance de ces installations se termine avant l'hiver, a indiqué Andrew Lebow, de Commodity Research Group. Les raffineries ont tourné à 90,6% de leurs capacités contre 88,9% une semaine plus tôt. La demande de produits pétroliers est aussi restée soutenue à 20,4 millions de barils par jour contre 19,9 millions il y a un an.

Autre facteur expliquant le tirage plus important sur les stocks : la production de brut a légèrement ralenti à 11,9 millions de barils par jour (-100.000 barils par rapport à la semaine d'avant). Les exportations ont, en revanche, nettement diminué (de 1,2 mbj) tandis que les importations sont restées stables, à 6,2 millions de barils par jour.

Les Etats-Unis puisent dans leurs réserves stratégiques

Le 19 octobre dernier, la Maison Blanche avait annoncé puiser à nouveau dans les réserves stratégiques de pétrole (SPR) du pays. Quelque 15 millions de barils devraient être mis sur le marché en décembre. Il s'agira de la dernière tranche du programme de 180 millions de barils décidée en mars, pour faire face à la flambée du prix du baril, entraînée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier. À l'époque, le prix de la référence américaine, le WTI, avait atteint un pic de 120 dollars. En puisant dans les stocks du pays, les Etats-Unis espèrent augmenter l'offre et faire baisser le coût à la pompe. Ainsi, selon les estimations du département du Trésor, le recours aux réserves stratégiques a déjà permis de réduire en moyenne « le prix du gallon (3,8 litres) d'essence de 0,40 dollar ».