Les craintes de ralentissement économique en Chine font chuter les prix du pétrole

Les prix du pétrole reculaient lundi, en raison des craintes de ralentissement économique en Chine qui persiste dans sa politique zéro Covid. La hausse du dollar participe aussi à ce repli. Néanmoins, les deux références du pétrole, le Brent et le WTI, sont en passe d'enregistrer des gains mensuels et le marché, selon les analystes, reste « fondamentalement tendu ».
Malgré la baisse des cours, les deux références du pétrole, le Brent et le WTI, sont toutefois en passe d'enregistrer des gains mensuels.
Malgré la baisse des cours, les deux références du pétrole, le Brent et le WTI, sont toutefois en passe d'enregistrer des gains mensuels. (Crédits : Reuters)

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, baissait ce lundi de 1,48% à 94,35 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, perdait 1,60% à 86,49 dollars. « Après deux semaines consécutives de gains soutenus par les exportations record de pétrole américain la semaine dernière, le Brent et le WTI sont sous pression », commente Victoria Scholar, de Interactive Investor. Les restrictions Covid-19 en Chine s'élargissent, ce qui suscite des inquiétudes quant au ralentissement de la demande de la deuxième économie mondiale et grande consommatrice de pétrole ». Ainsi, l'activité manufacturière s'est de nouveau contractée en octobre après un bref rebond le mois dernier. La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines.

La hausse du dollar pèse aussi

La hausse du billet vert pesait également sur le brut, qui s'échange en dollar. Sa force pèse sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant des devises étrangères, et donc sur la demande. Parmi les raisons du repli des cours déjà constaté vendredi, Edward Moya, d'Oanda, voit aussi l'effet des déclarations des dirigeants des deux grands pétroliers américains ExxonMobil et Chevron, lors de la présentation de leurs résultats, qui ne prévoient pas, pour l'instant, d'investissements pour augmenter leurs capacités.

Un marché qui reste « fondamentalement tendu »

Les deux références du pétrole sont toutefois en passe d'enregistrer des gains mensuels, le Brent ayant pris environ 8% et le WTI 10% en octobre. « L'Opep a contribué à la hausse des prix du pétrole ces derniers temps », rappelle Victoria Scholar, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ayant réduit leur objectif de production de 2 millions de barils par jour début octobre.

Lire aussiPétrole: la baisse de l'offre de l'Opep+ contrarie plus Biden que le marché

Et même si la crainte d'une récession mondiale est toujours latente, Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, rappelle que le marché reste c fondamentalement tendu ». L'entrée en vigueur de l'embargo de l'Union européenne sur les importations de pétrole russe, début décembre, se rapproche et devrait agir comme facteur de soutien aux cours. « Nous nous rapprochons également de la fin de la libération massive des réserves stratégiques de pétrole des États-Unis, ce qui a donné au marché le sentiment d'une situation moins difficile qu'elle ne l'est en réalité », affirme le spécialiste. Et « si la Chine décide de s'ouvrir » et de changer de politique face au Covid-19, « cela va créer une toute nouvelle demande (de pétrole) qui sera difficile à satisfaire » prévient Phil Flynn, de Price Futures Group.

Une demande mondiale en hausse jusqu'à 2035 selon l'Opep

De son côté, l'Opep voit la demande mondiale de pétrole croître jusqu'en 2035, tirée par les pays en développement, notamment l'Afrique, l'Inde et d'autres pays d'Asie, principalement pour alimenter les transports et la pétrochimie, selon son rapport annuel rendu public ce lundi.

Alors que la demande mondiale en 2021 était estimée à 96,9 millions de barils par jour (mb/j), elle grimperait à 109,5 mb/j d'ici 2035, horizon à partir duquel elle se stabiliserait à 109,8 mb/j au cours de la décennie suivante, estime ce rapport du cartel de producteurs de pétrole.

« La demande des pays de l'OCDE est sur une trajectoire déclinante après 2024, tombant à 34 mb/j » sur la période couverte qui s'étend jusqu'en 2045 (contre 44,8 mb/j en 2021), soit une baisse de près de 11 mb/j, indiquent les auteurs du rapport. À l'inverse, « la demande à long terme des pays hors-OCDE devrait progresser de 24 mb/j » sur cette période, « tirée par une expansion des classes moyennes, une forte croissance démographique et un potentiel de croissance économique en progression », selon ce rapport.

« En conséquence, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 12,9 mb/j, pour atteindre 109,8 mb/j en 2045 », concluent les auteurs de ce rapport. Ils tablent sur un plateau assez long à compter de 2035, en raison de « politiques énergétiques et développements technologiques » de nature à favoriser une diversification du futur bouquet énergétique.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 01/11/2022 à 15:38
Signaler
Bonjour, La chute du prix du pétrole est sûrement dû à plusieurs fait commun... Réduction de la demande chinoise.. Ouverture des stock américains. Diminution de la a spéculation.. Dans tous le es cas , s'est une bonne nouvelle, car plus le prix ...

à écrit le 31/10/2022 à 19:08
Signaler
De toute évidence la Chine préfère son charbon au pétrole arabe...

le 01/11/2022 à 15:40
Signaler
S'est une certitude, mais l'ons ne fait pas la même chose avec ses énergies... Faire de l'essence de synthèses avec du charbon, n'est pas vraiment bon marché...

à écrit le 31/10/2022 à 15:16
Signaler
2 bonnes ou mauvaises nouvelles ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.