Facture d’électricité réduite : les PME veulent le même traitement que les TPE

Par latribune.fr  |   |  550  mots
(Crédits : FABIAN BIMMER)
Après l'annonce vendredi soir par le gouvernement d'un tarif garanti d'électricité en 2023 pour les très petites entreprises (TPE), plusieurs organisations professionnelles réclamaient samedi un élargissement de ce dispositif aux entreprises de plus de dix salariés. Certaines voient un risque de distorsion de concurrence entre les grosses TPE et les petites PME qui exercent une même activité.

Grand soulagement pour les TPE (les très petites entreprises de moins de 10 salariés et de 2 millions de chiffre d'affaires par an). Hier, à l'issue d'une réunion avec les fournisseurs d'énergie, le gouvernement a annoncé qu'elles pourraient bénéficier d'un tarif garanti de l'électricité, fixé à 280 par mégawattheure en moyenne sur l'année 2023. De quoi donner des envies aux petites et moyennes entreprises, dont les syndicats professionnels réclament, ce samedi, la possibilité de pouvoir également renégocier des contrats d'électricité, sans payer de pénalités, pour pouvoir bénéficier de la chute des prix observée sur les marchés depuis quelques jours.

La mesure dédiée aux TPE sera applicable dès la facture de janvier 2023. Elle vise les TPE qui ont renouvelé leur contrat de fourniture d'électricité au second semestre 2022, alors que les prix de marché étaient au plus haut, et qui ne sont pas éligibles au tarif réglementé de vente. Au total, ce dispositif devrait concerner quelque 600.000 TPE qui consomment beaucoup d'électricité parce que leurs activités nécessitent de chauffer ou de refroidir énormément.

Thierry Marx demande des efforts supplémentaires pour les entreprises de plus de 10 salariés

Dans une interview accordée au Parisien, le très médiatique chef étoilé Thierry Marx, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) depuis octobre dernier, salue cette mesure, mais demande désormais un effort pour les entreprises de plus de 10 salariés.

« Maintenant, il va nous falloir remonter au créneau dès lundi pour nos PME car, pour l'instant, nous n'avons rien de nouveau. Et il faut obtenir quelque chose à propos des frais de résiliation exorbitants demandés par les fournisseurs d'énergie : les entreprises doivent pouvoir changer d'opérateur facilement si les tarifs proposés sont trop élevés », plaide-t-il.

En parallèle, dans une lettre directement adressée au ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le chef regrette que l'avancée obtenue vendredi soir pour les TPE « ne prenne pas en compte l'ensemble de nos établissements ». « L'Umih prend acte de la demande faite aux fournisseurs d'énergie de renégocier les contrats excessifs de toutes les TPE et attend que cette mesure soit étendue à l'ensemble des PME », écrit-il.

Un plafond étendu à l'ensemble des PME ?

Même requête du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Interrogé par l'AFP ce samedi, son secrétaire général Jean-Eudes du Mesnil explique qu'il aurait aimé « que l'ensemble des PME puissent bénéficier de ce tarif plafonné ». Selon lui, le risque est de voir une distorsion de concurrence entre les grosses TPE et les petites PME qui exercent une même activité.

Pour rappel, dans le cadre de l'amortissement mis en place par le gouvernement, les PME peuvent bénéficier automatiquement d'une aide sur leur facture d'électricité, dès lors que le prix annuel moyen de l'électricité dépasse, dans leur contrat, 180 euros le mégawattheure. De quoi faire chuter la facture d'environ 20% selon le gouvernement. Cet « amortisseur électricité » devrait coûter 3 milliards d'euros à l'Etat. Il sera financé par une forme de taxe énergétique à laquelle sont soumis les producteurs d'électricité.

(Avec AFP)