L'Ukraine décide de cesser d'importer du gaz de Russie

Par latribune.fr  |   |  379  mots
Selon le ministre russe de l'énergie, Alexander Novak, l'Ukraine ne dispose que de 12,5 milliards de m3 de réserves de gaz pour la saison automne-hiver, tandis que ses besoins en exigent 19 milliards.
Lors des négociations à Vienne, la Russie a proposé de maintenir son tarif pour l'Ukraine à 247,18 dollars pour 1.000 m3 de gaz, mais Kiev a refusé la proposition russe, exigeant un rabais de 86 dollars par rapport au dernier accord. Si l'Ukraine affirme que cette rupture n'aura aucune influence sur l'acheminement du gaz russe vers l'Europe, la Russie, elle, est beaucoup plus dubitative.

L'Ukraine a cessé mercredi d'importer du gaz russe après l'échec des négociations sur les tarifs entre Moscou et Kiev, a annoncé Ukrtransgaz, le monopole ukrainien du transport de gaz.

Ce désaccord ne devrait toutefois pas sérieusement affecter l'approvisionnement des pays européens, dont près de 15% de la consommation de gaz passe par le territoire ukrainien, Naftogaz ayant promis de continuer à assurer le transit vers l'Union Européenne.

Un porte-parole d'Ukrtransgaz a déclaré:

"A partir d'aujourd'hui, l'Ukraine ne reçoit plus de gaz russe. Les livraisons de gaz pour les besoins de l'Ukraine, c'est un des accords. Le transit du gaz vers l'Europe, c'en est un autre. La situation actuelle n'affectera aucunement le transit vers l'Europe."

Le ministre russe de l'énergie déplore "une décision malheureuse"

Lors des négociations à Vienne, la Russie a proposé de maintenir son tarif pour l'Ukraine à 247,18 dollars pour 1.000 m3 de gaz jusqu'à fin septembre, soit un rabais estimé à 40 dollars par rapport au prix que Moscou pouvait appliquer en fonction d'accords antérieurs.

Selon le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, qui a déploré une décision "malheureuse" des autorités ukrainiennes, Kiev a refusé la proposition russe, exigeant un rabais de 86 dollars.

La société gazière publique ukrainienne Naftogaz a prévenu mardi qu'elle cesserait d'acquérir du gaz russe jusqu'à ce que de nouveaux termes soient trouvés.

Pour la Russie, l'Ukraine pourrait siphonner le gaz en transit

"Il y a des risques de prélèvement de gaz depuis les tuyaux de transit qui fournissent les clients européens, si l'Ukraine en reçoit moins", a ajouté le ministre russe Alexander Novak.

Lors des précédentes "guerres du gaz" entre Moscou et Kiev en 2006 et 2009, la Russie avait accusé l'Ukraine de siphonner les gazoducs traversant son territoire au détriment des Européens.

L'Ukraine, qui reste massivement dépendante de son grand voisin pour son approvisionnement énergétique, compte pour sa part de plus en plus sur des livraisons de gaz fourni via l'Europe centrale et provenant notamment de Norvège.

Volodimir Demtchichine, le ministre ukrainien de l'énergie, a déclaré que Kiev trouverait d'autres voies d'approvisionnement et qu'un nouveau cycle de négociation serait ouvert en septembre.

(Avec AFP)