La CGT appelle à bloquer terminaux méthaniers et sites de stockages de gaz cette semaine

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Terminal méthanier Elengy de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) (Crédits : Franck Badaire/Elengy)
En pleine crise gazière, le mouvement initié par l'organisation syndicale risque de peser sur les approvisionnements en gaz, alors que le gouvernement compte remplir près de 100% des réserves d'ici à l'automne. Cet appel au blocage intervient alors que, la veille, TotalEnergies, EDF et Engie ont alerté sur la nécessité réduire "immédiatement" la consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz.

Faire pression là où ça fait mal pour se faire entendre. C'est du moins la stratégie adoptée par la CGT. L'organisation syndicale, qui réclame une augmentation de salaire et la revalorisation des pensions pour les salariés des industries électriques et gazières, a lancé lundi un appel à bloquer des terminaux méthaniers et stockages de gaz cette semaine. Une mobilisation qui intervient alors même que la France tente d'établir des réserves maximales de gaz, pour éviter le risque d'une pénurie à cause des coupures d'approvisionnement en provenance de Russie.

Ces blocages empêcheront les entreprises extérieures d'accéder aux sites, par conséquence « les travaux seront interrompus et cela pèsera fortement sur les capacités des terminaux méthaniers et stockages souterrains à émettre du gaz sur le réseau pendant l'hiver prochain », avertit la FNME-CGT dans un communiqué. « En l'absence de réponse à la hauteur, cela risque d'être vraiment difficile de remplir à 100% les stockages souterrains de gaz et de rendre opérationnel à 100% les terminaux méthaniers! », poursuit-elle.

Inquiétude sur les stocks de gaz

Ce mouvement tombe très mal en pleine crise gazière, alors que la France, comme la plupart des pays européens dépendants, et désormais privés de gaz russe, cherchent à remplir leurs réserves pour l'hiver. La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé jeudi que la France comptait remplir ses réserves de gaz à près de 100% d'ici à l'automne. Les opérateurs ont actuellement pour obligation de remplir ces réserves à seulement 85% au 1er novembre. Les stockages de gaz sont remplis à 59% actuellement, contre 46% à la même date l'an passé.

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Auparavant, le gestionnaire du réseau GRTgaz avait déjà appelé à remplir « le plus possible » les stockages nationaux. Selon lui, la France pourrait faire face à un arrêt total des livraisons de gaz russe dans le cas d'un hiver « normal ». En cas de froid « intense ou tardif », il faudrait toutefois recourir à des coupures ciblées chez certains gros consommateurs. Même inquiétude affichée du côté des dirigeants des trois énergéticiens français. Dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, le 26 juin, TotalEnergies, EDF et Engie demandent aux Français de réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l'hiver prochain. « L'effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte », affirment-ils.

L'appel au blocage de la CGT intervient aussi alors que les revendications salariales se multiplient dans de nombreux secteurs, en pleine période de flambée de prix. En France, l'inflation devrait continuer d'accélérer pour atteindre 6,8% sur un an en septembre en France, selon les dernières anticipations de l'Insee.

(Avec AFP)