L'inflation accélère et va peser sur la croissance française

L'inflation devrait continuer d'accélérer pour atteindre 6,8% sur un an en septembre en France, puis rester sur ce rythme durant les derniers mois de l'année, a estimé vendredi l'Insee, une flambée qui va peser sur l'économie, avec une croissance attendue à 2,3% en 2022.
La croissance va rester faible à modérée sur le reste de l'année, notamment en raison des répercussions du conflit en Ukraine, selon l'Insee.
La croissance va rester faible à modérée sur le reste de l'année, notamment en raison des répercussions du conflit en Ukraine, selon l'Insee. (Crédits : Reuters)

La courbe de la hausse des prix poursuit sa course folle en France. Après un nouveau record de 37 ans, battu en mai à 5,2%, l'inflation dans l'Hexagone devrait atteindre +6,8% en septembre prochain, note l'Insee. L'indicateur des prix devrait - le chiffre est encore au conditionnel - rester à ce niveau jusqu'à la fin de l'année.

Irrémédiablement, la France semble donc se rapprocher des niveaux d'inflation atteints dans d'autres pays européens (8,1% en zone euro, +7,9% en Allemagne, +6,9% en Italie en mai...), ou encore au Royaume-Uni +9,1%. Or, jusqu'ici avec les mesures pour le pouvoir d'achat du gouvernement, tels le chèque énergie, la revalorisation automatique du Smic qui interviendra en août et en septembre, celle des retraites, minimas sociaux et du traitement des fonctionnaires ou encore la prime d'activité, la France pouvait avancer une hausse des prix importante, mais davantage contenue. Cette situation du moins pire qu'ailleurs semble s'éloigner.

Coûts de production, salaires...

De fait, l'Insee estime qu'après un net bond en juin à 5,9% du fait de la hausse des prix du pétrole, de l'alimentation et des services, l'inflation serait ensuite plutôt soutenue par les augmentations de prix hors énergie "en répercussion des hausses passées des coûts de production", c'est-à-dire les prix des matières premières et les augmentations de salaires. Sur un an, l'inflation devrait se "stabiliser" à 7%.

En conséquence, la croissance française est percutée de plein fouet par la hausse des prix qui va geler les dépenses et les projets d'investissements des foyers au profit de l'épargne. L'économie tricolore devrait ralentir cette année, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 2,3% contre 6,8% en 2021, anticipe l'Insee.

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L'impuissance de la banque centrale ?

Dans sa note de conjoncture publiée vendredi, l'institut national de la statistique anticipe qu'après la contraction de 0,2% du PIB de la France au premier trimestre - sous l'effet des restrictions sanitaires contre la vague épidémique de Covid-19 due au variant Omicron - la croissance reste faible à modérée sur le reste de l'année, notamment en raison des répercussions du conflit en Ukraine.

L'Insee table sur un PIB en hausse de 0,2% sur le trimestre en cours, puis sur une progression de l'ordre de 0,3% par trimestre jusqu'en fin d'année.

Face à cette inflation galopante, que peuvent désormais réellement les banques centrales, dont les Banque centrale européenne (BCE) ? "Si la BCE augmente ses taux, cela ne changera rien, car c'est une cause exogène. Son action ne fera pas baisser le prix du pétrole ni ne fera rouvrir les usines en Chine, ni arrêter la guerre en Ukraine", a commenté un expert dans La Tribune.

L'économie française pourrait d'ailleurs compter sur un petit rebond des exportations, mais à condition que l'épidémie de Covid-19 en Chine ne vienne pas de nouveau freiner le commerce mondial.

Au total sur l'année, l'inflation atteindrait en moyenne 5,5%, du jamais-vu depuis 1985, ce qui amputerait le pouvoir d'achat des ménages de 1% en dépit des mesures de soutien public en place ou annoncées, soit sa plus forte contraction depuis 2013.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 19
à écrit le 24/06/2022 à 23:31
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L'inflation augmente mais également les taux d'intérêt qui sont passés en quelques mois de -0,4% à 2,4%! Ce qui accroît d'autant et mécaniquement la dette déjà record. La balance commerciale est elle aussi à des niveaux historiques... le vote du Budg...

le 25/06/2022 à 19:36
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La montée des taux d'intérêts augmente mécaniquement la charge financière de la dette, mais comment est-ce qu'un taux d'intérêt peut il augmenter la dette? LOL.

à écrit le 24/06/2022 à 18:39
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Avec un pays ingouvernable, un déficit non maîtrisé on va dans le mur. Le Fmi peut préparer sa visite à la France.

à écrit le 24/06/2022 à 17:40
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Mr MACRON est satisfait cela effacera en partie sa mauvaise gestion et notre dette abyssale

à écrit le 24/06/2022 à 17:18
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La France doit s'occuper des français pour leurs intérêts et ne pas s'occuper de ce qui n'a pas notre problème ils faut s'occuper des des gens qui sont dans la rue qui non pas de quoi mangé merci pour tout monsieur marron

à écrit le 24/06/2022 à 17:11
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On s'est tiré une balle dans le pied avec les sanctions.russes et on saigne beaucoup

le 25/06/2022 à 11:00
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Ce n'est pas encore l'hémorragie, mais on y arrive.

à écrit le 24/06/2022 à 17:07
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Punaise combien de temps encore allons rester la à attendre que tout s'écroule, nous sommes à ce point des moutons,je suis écœuré de voir toute cette injustice social se mettre en place sans aucune réactions. Je m'inquiète réellement de l'avenir des ...

le 25/06/2022 à 19:39
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Arrêtons ce cinéma. 70% des impôts sont payés par les 10% les plus riches. La France est par ailleurs le pays où il y a une plus grande redistribution de richesse. Tout cela est du factuel. Faire croire que ce sont les petits qui enrichissent les ric...

à écrit le 24/06/2022 à 17:03
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Vraiment très déçu de se gouvernement qui ne sert à rien qu'à nous faire payer alors que moi comme d'autres personnes sont en dossier de surendettement comment faire pour arriver jusqu'à la fin du mois c'est inadmissible lamentable

à écrit le 24/06/2022 à 16:51
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La rémunération des fonctionnaires est déjà supérieure au privé (hors cadre) avec des semaines à 32h aucune raison d'augmenter les salaires de cette caste de pleurnicheur ! La France est une république bananière qui profite au politique et aux foncti...

le 24/06/2022 à 17:08
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Notre économie est justement construite pour entretenir cette aristocratie moderne. Faire monter monter les partis extrêmes est un moyen d'instaurer un régime autoritaire : le confinement en a été la répétition. Le populisme n'est pas le résultat d'u...

le 24/06/2022 à 23:19
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Vous dites n'importe quoi. J'ai été aide-soignante dans la fonction publique hospitalière et j'étais à 35 h/semaine comme tout le monde, dans le public ou le privé.

le 26/06/2022 à 8:40
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Vous dites n'importe quoi et c'est grave . Les fonctionnaires sont à 35 heures comme tous les autres salariés. Il est bien de dénoncer des injustices et il y en a à la pelle dans ce pays. Encore faut-il contester les vraies injustices et ne pas en in...

à écrit le 24/06/2022 à 16:41
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Vue que rien ne s'améliorera d'ici peu, il ne faudra compter que sur soi même et ne plus compter sur les banques! Localisez vous!;-)

à écrit le 24/06/2022 à 16:26
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Si la BCE ne remonte pas ses taux d'interet, non seulement l'inflation s'amplifiera, mais l'euro risque de s'ecrouler

le 24/06/2022 à 18:25
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Cher Charlie, la perte de notre souveraineté monétaire depuis notre adoption de l'Euro est l'une des causes du marasme XXL de l'économie française!

le 24/06/2022 à 21:15
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Saudade aux billets XXL de 10.000 fr ?

le 25/06/2022 à 19:32
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Réponse à Jean Paul B : Non perte de la souveraineté monétaire n'est pas la raison de nos problèmes. Nous avons une dette abyssale (près de 3000 MILLIARDS d'euros ) et des déficits chroniques (100 MILLIARDS d'euros tous les ans) parce que nous vivons...

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