Le Luxembourg prêt à payer pour fermer la centrale nucléaire française de Cattenom

Par latribune.fr  |   |  353  mots
Le pays "serait prêt à s'engager financièrement dans un projet à Cattenom qui soit différent de celui du nucléaire".
Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a déclaré lundi que le "plus grand souhait" du Grand Duché était que la France "ferme" la centrale nucléaire de Cattenom, se disant prêt pour cela à "s'engager financièrement".

Nouvelle charge contre le nucléaire français. Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre français Manuel Valls, son homologue Xavier Bettel a évoqué la question de cette centrale nucléaire située en Lorraine qui, en cas de problème, "rayerait le Grand Duché de la carte", estime-t-il.

"Le site de Cattenom est un site qui nous fait peur, ça ne sert à rien de le cacher. Je l'ai dit franchement au collègue français", a-t-il déclaré avant de repartir dîner avec Manuel Valls, en visite au Luxembourg pour l'après-midi.

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Projet "transfrontalier" pour préserver l'emploi

"Notre plus grand souhait serait que Cattenom ferme", a-t-il insisté. Il a assuré avoir "signalé" à son homologue français que le Luxembourg était "conscient des emplois" en danger si la centrale fermait. Le pays "serait prêt à s'engager financièrement dans un projet qui doit être transfrontalier - pourquoi pas aussi avec la Sarre ou la Rhénanie-Palatinat - de faire un projet à Cattenom qui soit différent de celui du nucléaire".

Observant néanmoins que le choix de la France, en termes de fermeture de centrales nucléaires, était "souverain", il a précisé que cela pouvait "inciter" les autorités françaises de "savoir que le voisin luxembourgeois sera prêt à mettre la main à la pâte pour aider un tel projet".

Fessenheim prioritaire sur Cattenom

"Le message est passé", a répondu Manuel Valls, en rappelant l'engagement de la France de "réduire la part du nucléaire dans la production électrique d'ici à l'horizon 2023 de 75% à 50%".

A l'heure actuelle, c'est surtout la question de la fermeture de Fessenheim qui est en débat en France. Dimanche, la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, a annoncé être en train de travailler à la "mutation du site" avec l'Allemagne.

"Ce que les Allemands ont proposé, c'est de travailler sur la valorisation du territoire pour installer une usine Tesla ou une usine de construction de la troisième génération de batteries", a-t-elle indiqué.