Nouveau retard (et peut-être surcoût) en perspective pour l’entrée en service de l'EPR de Flamanville

Par latribune.fr  |   |  385  mots
La mise en service de l'EPR, prévue pour fin 2018 avec 7 ans de retard, pourrait être à nouveau repoussée jusqu'à l'été 2019 (Crédits : Benoit Tessier)
Suite aux défauts détectés sur les soudures du circuit secondaire de l’EPR, l’électricien a annoncé ce jeudi 31 mai par communiqué se mettre en situation de poursuivre jusqu’à l’été 2019 l’exploitation de Fessenheim, qui doit fermer au moment où l’EPR entrera en service.

EDF, qui avait annoncé en avril avoir constaté des "écarts de qualité" sur des soudures de la tuyauterie du réacteur nucléaire concernant précisément les tuyauteries du circuit secondaire principal entre le générateur de vapeur et la turbine qui produit l'électricité, a annoncé ce jeudi 31 mai face à la commission locale d'information, réunie dans la Manche, un possible nouveau retard de "quelques mois" du démarrage de l'EPR de Flamanville 3.

Déjà mercredi 30 mai, dans une interview au site d'information Montel.no, le directeur général adjoint en charge de la sûreté nucléaire à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) Thierry Charles, avait annoncé que le démarrage du réacteur pourrait accuser un nouveau retard « d'au moins plusieurs mois ».

Attendu jusqu'ici fin 2018 (avec déjà sept ans de retard sur le calendrier initial et un surcoût de plus de sept milliards d'euros), celui-ci pourrait être décalé à l'été 2019. C'est pourquoi EDF "se met en situation de poursuivre l'exploitation des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim jusqu'à l'été 2019".

Conséquences sur le planning et le coût précisées dans « quelques semaines »

Cependant, si EDF indique dans un communiqué que "les échanges avec l'Autorité de sûreté nucléaire vont se poursuivre encore quelques semaines", il ne s'avance pas plus et indique que "les conséquences sur le planning et le cas échéant, sur le coût du projet Flamanville 3 seront précisées à cette échéance". L'IRSN n'a pas voulu non plus s'avancer, indiquant simplement compter 6 à 8 semaines pour réparer une soudure. Le nombre de soudures à reprendre n'est pas encore déterminé.

En vertu de la loi de transition énergétique de 2015, qui plafonne la capacité nucléaire française à 63,2 GW, la doyenne des centrales françaises ne peut fonctionner après la mise en route de Flamanville.

Le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu, à qui a été confiée la tâche de préparer la fermeture de Fessenheim, a déclaré "prendre acte" de cette annonce.

"La fermeture de Fessenheim est actée, irréversible et c'est désormais à EDF de préciser le calendrier et de communiquer en toute transparence", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'AFP.