Nucléaire : EDF pourrait signer la vente de 6 EPR à l'Inde d'ici à la fin de l'année (Elysée)

Par latribune.fr  |   |  671  mots
(Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)
Au premier jour de la visite en Inde d'Emmanuel Macron, EDF et son homologue indien NPCIL ont signé un accord industriel pour la mise en oeuvre de 6 EPR dans l'ouest du pays. En négociations depuis une dévernie, ce projet pourrait aboutir d'ici à la fin de l'année selon l'Elysée.

En négociations depuis près de 10 ans, la vente de six réacteurs nucléaires français de type EPR à l'Inde pourrait enfin aboutir d'ici à la fin de l'année.

"Nous espérons une signature définitive d'accord avant la fin de l'année", a indiqué ce samedi à l'Élysée, dans la foulée de la signature d'un "accord industriel" entre EDF et son homologue indien Nuclear Power Corporation of India (NPCIL), lors du premier jour de la visite en Inde d'Emmanuel Macron.

Ce projet qui avait fait l'objet d'un protocole d'accord lors de la visite en Inde de François Hollande en janvier 2016, est le plus gros projet de centrale nucléaire au monde, avec une puissance totale avoisinant 10 GW. Il vise à la construction de six réacteurs nucléaires" à Jaitapur, dans l'ouest de l'Inde, ce qui suscite une contestation locale en raison de craintes environnementales.

L'accord signé ce samedi définit "le schéma industriel du projet, les rôles et responsabilités des partenaires ainsi que le calendrier prévisionnel pour les prochaines étapes", a précisé EDF dans son communiqué. EDF interviendra en tant que "fournisseur de technologie EPR" et assurera pour les deux premiers réacteurs "l'ensemble des études d'ingénierie ainsi que l'achat de composants". Pour les quatre autres, "une partie de la responsabilité des achats et des études pourra être confiée à des entreprises locales".

"Marche arrière difficile"

L'accord rend une marche arrière très difficile" pour la partie indienne, a estimé la présidence française, ajoutant que la signature de samedi "démontre la volonté" du Premier ministre indien Narendra Modi "d'avancer sur le sujet".

"Nous sommes fiers d'accompagner la transition énergétique de l'Inde", a tweeté Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF après la signature de l'accord.

Cette signature "marque une étape décisive" et "permet "d'envisager avec confiance la suite de ce projet capital pour l'Inde et pour EDF", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

L'EPR est un réacteur nucléaire à eau pressurisée de troisième génération. EDF en construit deux exemplaires à Taishan (Chine), un en France à Flamanville (Manche) et doit encore construire deux réacteurs à Hinkley Point (Angleterre).

20 contrats pour les entreprises françaises

Par ailleurs, des entreprises françaises et indiennes ont signé 20 contrats d'une valeur de 13 milliards d'euros. Un montant provenant essentiellement du contrat signé par Safran avec la compagnie aérienne SpiceJet pour la fourniture et la maintenance de moteurs d'avions.

La part française de ces 20 contrats et accords est de 50%, l'autre moitié relevant du principe "make in India" instauré par les autorités indiennes. Les investissements prévus en Inde sont de 200 millions d'euros.

Parmi les autres contrats et accords commerciaux figurent un contrat avec Suez pour la distribution d'eau potable et la modernisation du réseau de la ville de Devangere et un contrat entre Air Liquide et Sterlite Tech.

La France veut prendre la place du Royaume-Uni comme partenaire de référence

Emmanuel Macron veut accroître les échanges économiques encore modestes et de consolider le partenariat stratégique noué il y a 20 ans, en particulier dans la défense et le nucléaire. Le président français souhaite que la France prenne la place du Royaume-Uni comme partenaire de référence de l'Inde en Europe, en profitant du départ des Britanniques de l'Union européenne l'an prochain.

Plusieurs accords entre les deux Etats ont également été annoncés par la présidence française, sur notamment l'échange d'informations classifiées, la fourniture de soutien logistique réciproque entre les forces armées, la migration et la mobilité et la coopération dans le développement urbain durable.

Un protocole d'accord entre la SNCF et le ministère des Chemins de fer porte sur la coopération technique dans le domaine ferroviaire.

Une convention de prêt de 100 millions d'euros de l'Agence française de développement (AFD) doit soutenir un programme sur les villes durables ("Smart cities").