Nucléaire : Ségolène Royal promet sa feuille de route pour le 1er juillet

Par Tiphaine Honoré  |   |  434  mots
Selon Le Monde, la ministre de l'Environnement laisserait "filer le temps" pour ne pas avoir à trancher l'épineuse question de la fermeture de centrales avant la fin du quinquennat.
Le gouvernement veut prouver sa bonne foi. Ségolène Royal a déclaré jeudi qu'elle publiera sa feuille de route sur le nucléaire "au plus tard le 1er juillet" pour concrétiser la baisse de la part de l'atome dans la production d'électricité, prévue depuis 2015 par la loi.

Non, le gouvernement ne se défile pas sur la question du nucléaire. C'est en substance le message de Ségolène Royal ce jeudi. Sa détermination à "réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% à l'horizon 2025", objectif inscrit dans la loi de transition énergétique, était questionnée mercredi par Le Monde.

Selon le quotidien, la ministre de l'Environnement et de l'Energie laisserait "filer le temps" pour ne pas avoir à trancher l'épineuse question de la fermeture de centrales avant la fin du quinquennat. Car pour atteindre le cap fixé, il serait nécessaire d'arrêter "17 à 20 réacteurs" sur les 58 que compte la France, a estimé la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel.

Sauf que pour s'engager sur cette voie, la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui doit l'orchestrer, se fait toujours attendre.

"La PPE était attendue fin 2015. Repoussée de mois en mois, elle devait être présentée, début mars, à un comité de suivi, lequel a été ajourné. Après beaucoup d'hésitations, Mme Royal vient finalement d'annoncer que le décret créant la première PPE « sera mis en consultation formelle avant l'été »." rapporte Le Monde.

Le nombre de réacteurs à préciser

Effectivement, la "feuille de route" du gouvernement sera publiée "au plus tard le 1er juillet" a promis ce jeudi la ministre. Ce document donnera "une fourchette du nombre de réacteurs à fermer", en "fonction de différents scénarios", a précisé Ségolène Royal, voulant répondre aux craintes des anti-nucléaires.

"Nous avons donné notre stratégie pour la montée en puissance des renouvelables. Pour le nucléaire, c'est plus compliqué mais nous avançons aussi sur ce volet", a assuré Ségolène Royal depuis Washington, où elle est en déplacement avant la signature de l'accord de Paris sur le climat, le 22 avril à New-York.

"Je veux concilier protection de l'emploi, application de la loi sur la transition énergétique et sécurité de l'approvisionnement", a-t-elle expliqué.

"Il y aura un scénario de baisse de la consommation d'électricité", à l'horizon 2025 et "un scénario de maintien de la consommation", a-t-elle détaillé. Le niveau de développement des énergies renouvelables et l'offre d'électricité sur le marché européen seront également pris en compte.

Une légère inflexion de méthode donc pour Ségolène Royal, qui expliquait mercredi au Monde vouloir d'abord avancer sur les renouvelables pour "sécuriser leur développement, en le rendant indépendant du volet nucléaire, plus compliqué à traiter et conflictuel".